lundi 25 janvier 2010

Mauritanie-Turquie : Qui est le plus fort ?

Le voyage du président Ould Abdel Aziz en Turquie a-t-il été mal préparé ? Ses hôtes n’étaient-ils pas au courant de son arrivée ou l’ont-ils, volontairement, reçu sans égards? Si l’on en croit les médias officiels, il aurait été accueilli, à sa descente d’avion, par une «délégation de haut niveau». En fait, il s’agissait du maire d’Ankara et du commandant de la place militaire de cette ville. C’est comme si le président d’un lointain pays, pauvre et inutile, se faisait réceptionner, à Nouakchott, par le wali et le commandant de la 6ème région militaire. Si ledit président ne s’en formalisait pas, c’est qu’il aurait, vraiment, du temps à perdre.
Les Turcs ont essayé, en fin de compte, de rattraper leur «bourde». Les deux présidents ont eu un entretien, en tête-à-tête, et Abdallah Gül a invité notre délégation, transie par le froid sibérien qui sévit en Turquie, à un bon dîner au palais présidentiel. A part cela, on se demande bien ce qu’allait faire notre guide éclairé dans ce pays. S’inspirer de son modèle où l’Armée, garante de la laïcité de l’Etat et de la démocratie, détient la réalité du pouvoir? Ou l’inverse? Si, en Turquie, l’Armée tire les ficelles dans l’ombre, en Mauritanie, elle exerce la réalité du pouvoir, depuis 1978. Devinette: qui est le plus fort?

AOC

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