mardi 5 janvier 2010

En Mauritanie (nouvelle) et nulle part ailleurs……

Ould Bouka est parti. Vive Ould Bouka !
En une année, Mohamed Salem Ould Bouka est passé de la TVM à la Radio puis de la Radio à la TVM et, enfin, de la TVM à la Radio, la semaine dernière. Comme s’il n’y avait pas de cadres compétents pour prétendre à la direction d’une des boîtes où diriger se limite, généralement, à se faire tout petit, ne pas sortir des sentiers battus et respecter, à la lettre, les consignes venues d’un peu partout. Car les directeurs de ces établissements n’ont pas une mais plusieurs tutelles: le ministère de la Communication, la Primature, le cabinet du président, son conseiller presse. Le seul directeur qui a essayé d’innover, malgré lui, en organisant un débat en direct où certaines vérités, politiquement incorrectes dans la Mauritanie post-huitarde, furent proférées a été Imam Cheikh Ould Ely. Il sera démis de ses fonctions et ne s’en est, toujours pas, relevé. Son successeur et ses autres collègues, échaudés par l’expérience, ne se hasarderont plus à bouger le petit doigt. Il faut dire qu’ils ont été choisis pour cela. Les organes de presse officiels sont une affaire trop sérieuse pour être confiés à des gens qui réfléchissent.

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Hanevy ‘’sécurisé’’
Notre confrère Hanevy Ould Dehah, directeur du site Taqadoumy, condamné à six mois de prison et dont la peine a expiré la semaine dernière, croupit toujours en prison. Malgré les efforts de son avocat, les cris du cœur de ses confrères et les appels des organisations internationales, le parquet refuse d’ordonner sa mise en liberté. Pour protester contre son maintien en détention, Hanevy a entamé, depuis quelques jours, une grève de la faim. Son état ne cesse de se dégrader et le médecin craint que sa détermination ne provoque des dégâts irréversibles à son organisme.
Ould Abdel Aziz, qui avait déclaré, au syndicat des journalistes, qu’il est plus sûr, pour Hanevy, de rester en prison, pour ne pas se faire tuer par une des personnes qu’il a attaquées sur son site, doit, certainement, être préoccupé par la sécurité de notre confrère pour le retenir encore quelques jours. Espérons, seulement, que ce n’est pas pour quelques mois… ou quelques années.


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Le bon créneau
Les journaux privés qui comptent ont décidé de faire, du dimanche dernier 3 janvier, une journée sans presse. Ils entendaient, ainsi, protester contre la décision de l’Imprimerie nationale de ne plus appliquer la réduction des frais d’impression, au motif que l’Etat, qui devait lui verser une subvention, pour compenser le manque à gagner consécutif à ce rabais, n’a pas délié les cordons de la bourse. Le montant compensatoire était, pourtant, bien inscrit dans la loi de finances 2009 mais, comme le directeur de l’Imprimerie n’est pas bien introduit et refuse de délier, lui aussi, les cordons de la bourse, il sera éternellement retardé, au profit des subventions d’autres directeurs, qui ont compris que les voies des finances, contrairement à celles du Seigneur, sont très pénétrables. Il suffit, juste, trouver le bon créneau.

AOC

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