mardi 30 mars 2010

Les derniers instants du président irakien racontés par son avocat : Comment Saddam a été assassiné


Le président irakien Saddam Hussein a été pendu le 28 décembre 2006, le jour de la fête d’Al Adha. Comme si ses bourreaux, dans un ultime pied de nez, voulaient que ce jour de fête, célébré par des millions de musulmans et d’arabes à travers le monde, soit un jour de tristesse et de chagrin. A part les images livrées par le gouvernement irakien issu de l’occupation, on ne sait pas grand-chose de cette mise en scène. Des images où on voyait le leader irakien, l’allure fière, marcher vers l’échafaud sans hésiter, sous les insultes et les quolibets de ses ravisseurs, répétant la Chahada jusqu’au dernier souffle.

Avec le livre de Khalil Al-Doulaîmi (Saddam, les secrets d’une mise à mort livrés par son avocat, ed. Sand), ce vide est à présent comblé. Cet avocat, président du comité de défense du président irakien, qui s’est entretenu pendant de longues heures avec Saddam dans sa prison, nous livre un témoignage poignant sur les deux guerres du golfe, les grandes étapes de l’occupation de l’Irak, la parodie de procès qui a condamné à mort son illustre client, le combat héroïque que mène la résistance et le rôle néfaste joué par l’Iran et Israël dans la situation actuelle de l’Irak et donne des détails troublants sur sa mise à mort.

Un livre à lire absolument pour avoir une idée réelle de ce qu’était Saddam et voir combien le fossé est grand entre ce que nous chantent les médias occidentaux et la situation sur le terrain où depuis l’invasion du pays en 2003, la résistance ne cesse de marquer des points.

Extraits


‘’Les dernières volontés

Dans la nuit du vendredi qui précéda l’exécution, plusieurs officiers américains, dont le Commandant du camp, se mirent au garde-à-vous pour faire leurs adieux au président. Saddam, quant à lui, exigea de voir une dernière fois ses deux frères, Barazan et Sabaoui. Puis, comme à son habitude, il termina la prière du soir et passa la nuit sur son lit, à lire le Coran. Les heures passèrent. Les gardiens américains, persuadés qu’il pourrait se pendre, avaient renforcé leur surveillance… A quatre heures du matin, le commandant du camp se présenta dans la chambre du président et l’informa qu’il allait le livrer aux irakiens. Il lui demanda quelle était sa dernière volonté. Le président fit ses ablutions, s’empara du Coran et en lut quelques versets pendant le peu de temps qu’il lui restait. Ensuite, il demanda que ses affaires personnelles soient remises à ses avocats puis à sa fille bien-aimée Raghad. Il leur demanda également d’informer celle-ci qu’il était sur la route du paradis, à la rencontre de son Dieu, la conscience tranquille et les mains propres, qu’il donnait sa vie en soldat, sacrifiant sa famille pour l’Irak et pour son peuple.

Il mit une chemise blanche, son costume gris, son pardessus noir et enroula sur sa tête la traditionnelle écharpe irakienne. Puis, il enfila le gilet pare-balles qu’il portait quand on l’emmenait au tribunal.

Il monta, avec les membres américains de sa garde, dans l’une des voitures blindées qui lui étaient réservées et qui portaient l’insigne de la Croix-Rouge internationale. Ensuite, selon les sources américaines, il voyagea dans l’un des hélicoptères Black Hawk et demanda qu’on ne lui bandât pas les yeux. Il regarda Bagdad. Peut-être Bagdad a-t-il jeté sur son fils, qui se préparait à partir, un dernier regard d’amour ? Il traversa le ciel de Bagdad comme si c’était son dernier regard d’adieu. Comme si cette cité qu’il avait bâtie, honorée, et à qui il avait sacrifié sa vie, était, elle aussi, en partance. Elle disparut dans le lointain. Quelques minutes plus tard, l’avion se posait dans un camp du renseignement militaire américain, dans le quartier à majorité Chiite d’Al Kadhimya, sur la rive occidentale du Tigre. La région avait été divisée en trois secteurs : le camp américain, un secteur es forces de sécurité, et une zone de haute sécurité rattachée au ministère de la Défense du gouvernement irakien d’occupation.

Le président descendit de l’hélicoptère. On lui posa sur les yeux des lunettes noires opaques, que l’armée américaine utilisait pour les déplacements de prisonniers. C’est entouré par des membres de la police militaire américaine que le président pénétra dans la zone de haute sécurité. Et qu’il y fut laissé, au premier poste de contrôle. En ce jour sacré de l’Aïd Al Adha, commémorant le sacrifice d’Abraham, le funeste sacrilège devait être commis. Tous les musulmans du monde en furent bouleversés, humiliés.

Entre les mains du gouvernement irakien d’occupation

Une fois débarrassé de son gilet pare-balles et de ses lunettes noires, le président fut introduit dans la première section de la zone, celle de « la lutte contre le terrorisme », spécialisée dans l’exécution des sentences de mort (on devrait dire assassinat). Y passaient les dirigeants et les héros irakiens, condamnés par des tribunaux illégitimes, en ces temps où la loi était bafouée. Il était cinq heures et demie du matin quand le président entra. Il découvrit, entassés dans des cages, des irakiens et des Arabes résistants, tous condamnés à mort.

Le président les regarda fièrement et leur sourit. Il savait qu’ils étaient là du fait de leurs actions héroïques. Puis il reprit sa progression. Il était désormais escorté par des gardiens issus de milices ethniques qui l’accablaient de leurs insultes, lui reprochant la guerre avec l’Iran dans les années 1980. Dans une nouvelle salle, il se trouva face à l’ancien avocat Mounir Haddad, qui était devenu juge d’instruction. C’est lui qui, au cours de l’une des audiences concernant les déplacements forcés des kurdes en 2005, avait déclaré qu’il résidait dans un pays du Golfe, qu’il était milliardaire, et que personne ne pouvait l’influencer. Il avait poursuivi, s’adressant au président : « Arrête de parler politique ! Tu nous as abreuvés de politique pendant trente-cinq ans et aujourd’hui, tu es poursuivi pour crimes de guerre ! »

Les Milices Chiites encerclent le bâtiment

Pendant ce temps, à l’extérieur, les brigades de la mort des milices du Mehdi encerclaient la direction des renseignements militaires. Elles étaient décidées à l’envahir et à enlever Saddam pour le remettre à l’Iran contre des sommes vertigineuses. Al Maliki était donc intervenu auprès de Moktada Al Sadr afin d’éviter un nouveau scandale politique et un affrontement avec les Américains. C’est ainsi que « l’assassinat » fut retardé, le temps de permettre à Moktada d’arriver sur place. Il est vrai que d’autres sources nient sa présence ce jour-là, pour des raisons qu’il est facile d’imaginer : Il ne fallait embrasser ni le gouvernement d’occupation, ni les puissances d’occupation elles-mêmes…

Moktada est présent

Moktada pénétra dans la zone avec ses gardiens et, quand il vit le président assis en train de lire le Coran, il lui lança : « comment vas-tu, tyran ? » Le président le regarda avec mépris, et l’un des gardiens de Moktada lui frappa la tête de la crosse de son fusil.

Le juge Mounir Haddad demanda à Saddam de s’asseoir sur le siège qui lui était réservé, puis il lut la décision inique de l’exécution. L’acte portait la signature de Nouri Al Maliki, mais n’était pas validé par le présumé Conseil de la présidence, comme l’exigeaient les propres lois de cette cour ridicule.

Face aux bourreaux

Le président commença alors à clamer : « Vive le peuple ! Vive la lutte ! Vive la nation ! Vive l’Irak ! Vive la Palestine arabe et libre ! »Puis il ajouta : « Nous sommes au paradis et nos ennemis sont enfer. »

Il cria ensuite, à l’adresse du juge et du procureur général : « A bas les Perses, à bas les Américains et leurs agents ! » Puis, il fut introduit dans la salle maudite de l’exécution. Il se retrouva face à tous les chefs des brigades de la mort. Contrairement à ce que l’on a pu dire, il n’y avait aucun imam sunnite. Moi-même, je ne pouvais être présent. Etaient là des officiers des services de renseignements iraniens, maîtrisant parfaitement la langue arabe, afin de confirmer qu’on exécutait bien Saddam Hussein et non son sosie, comme on avait pu le craindre. Ce sont ces mêmes officiers iraniens qui assistèrent à toutes les exécutions des anciens gouvernants. Ils prirent même part à l’audition de Barazan, avant de l’égorger de leurs mains, Ali Al Dabbagh relatant « une séparation de la tête du corps.» L’un des officiers, le visage masqué, se tenait sur l’estrade même où devait avoir lieu l’exécution. Parmi eux encore, le haut responsable des renseignements iraniens en Irak. On pouvait aussi dénombrer dans la salle plusieurs chefs de l’armée du Mehdi et des membres de l’ambassade iranienne. Et si les avocats étaient absents, si aucun sunnite n’était témoin, c’est bien à cause de la présence, sur les lieux mêmes de l’exécution, de hauts responsables des renseignements iraniens, de la garde révolutionnaire et de la brigade iranienne d’Al Qods. Parmi ces hauts responsables, il y avait le général Sulaymani. C’est lui qui, avec d’autres officiers, s’adressa au président en farsi alors que ce dernier montait vers son martyre, lui signifiant clairement que sa destinée et celle de l’Irak étaient entre les mains de l’Iran.

Mais rien de tout cela ne fut révélé, ni par les autorités d’occupation, ni par leur gouvernement.

La montée au martyre et à la gloire

Le président Saddam Hussein gravit dignement les dernières marches avec le plus grand panache. Il affrontait son destin avec une foi profonde. En face de lui, une foule ennemie l’accablait d’insultes, de slogans hostiles et d’obscénités. Certains tentèrent même de l’agresser et de le frapper alors qu’il avait les mains liées. Mais Saddam ne perdit, à aucun moment, ni sa fierté, ni son courage. Il leur répondit : « Vous êtes des traîtres… des agents de l’ennemi… des ennemis du peuple… A bas l’Amérique et ses agents… »

Mouaffak Al Rabii prenait un plaisir manifeste à l’insulter et à l’humilier. Le président lui dit : « Vous êtes des terroristes… de Terroristes… Vive la résistance ! « Vive le peuple ! Vive la lutte ! Vive la nation ! Vive l’Irak ! Vive la Palestine arabe et libre ! »Puis il ajouta qu’il avait servi l’Irak et qu’il l’avait édifié.

Pendant ce temps, Ali Al Messadi, photographe officiel dAl Maliki, prenait des clichés. Ensuite les criminels délièrent les mains de Saddam pour les lier de nouveau dans son dos, remplacèrent les fers qui entravaient ses pieds par un lien réservé aux exécutions. Le président demanda au procureur général Monkidh Al Feraoun de remettre le Coran qu’il avait sur lui à l’avocat Badr Al Bandar, afin qu’il soit reis à sa famille. Le président présenta son cou à la corde avec une fierté et une foi exemplaires que le monde entier a pu constater et qui sont bien loin de ce qu’a pu prétendre Al Rabii à propos de la peur qu’aurait exprimé le visage de Saddam. Il monta à l’échafaud, le nom de Dieu à la bouche : »Ya Allah, Ya Allah. » Telle la montagne altière, tel le haut palmier irakien, il se tint droit, ferme et courageux devant la corde. Cette attitude imposante prit de court les comploteurs et dérouta ceux qui assistaient à l’exécution.

Saddam présente son cou aux Bourreaux

Les quatre individus qui entouraient Saddam étaient de hauts responsables des brigades de la mort (l’armée du Mehdi). C’et Riadh Al Nouri, le gendre de Moktada Al Sadr, qui mit la corde au cou du président. Mais ils cachaient tous leur visage et portaient un masque pour ne pas être reconnus. Quelque soient leurs déguisements et leurs dénégations, nous demeurons persuadés aujourd’hui que Moktada Al Sadr en personne était présent, lors de l’exécution du président Saddam Hussein. Nous sommes sûrs que c’est lui qui ajusta la corde autour de son cou, en se tenant à sa droite, celui qui exigea de Maliki d’exécuter la sentence de ses propres mains.

Pourquoi Trente-neuf pouces ?

Le président refusa le sac qu’on voulait lui mettre sur la tête mais demanda qu’on le glisse autour de son cou, sous la corde. La corde avait été remise aux Américains par un soldat sioniste. Elle avait été fabriquée selon des normes de longueur, de matière et de tressage tout à fait contraires à la loi. Avant qu’elle soit placée autour du cou de Saddam, un soldat américain d’origine juive pénétra dans la salle. Il mesura la longueur de la corde jusqu’à ce qu’il eût atteint exactement trente-neuf pouces. Puis le soldat demanda qu’on lui donne un cutter. On lui tendit un couteau de boucher, celui qui était destiné à décapiter le président afin que ses ennemis puissent brandir sa tête au bout d’une pique et la promener à travers la ville.

Mais pourquoi couper la corde à trente-neuf pouces ? Parce qu’en 1991, l’Irak avait lancé sur Tel-Aviv 39 missiles qui déclenchèrent la haine des sionistes contre Saddam Hussein et constituèrent, probablement, l’une des causes de son exécution. Moktada s’avança et mit soigneusement la corde autour du cou du président. Il s’assura que celui qu’il allait exécuter de ses propres mains était bien Saddam Hussein, et non son sosie. Le président s’avança avec assurance et se plaça au-dessus de la trappe carrée de 80 centimètres de côté. L’un des membres du gouvernement-et non le gardien comme on le prétend-déclama selon la tradition iranienne : « Dieu bénisse Mohammed et la famille de Mohamed, Mohammed et Ali » ; un autre cria le nom de Moktada. Il y eut même des invectives aigries envers le président, qui le poussèrent à répondre : « Moktada… quelle bravoure !? ». Ses bourreaux ne l’épargnaient même pas au moment où il s’apprêtait à affronter le destin que Dieu lui avait réservé. L’un des membres du gouvernement de Maliki lui cria au dernier moment : « Va en enfer ! », ce à quoi le président répondit : « Au paradis, si Dieu le veut, en martyr pour l’Irak ! » C’est à ce moment-là aussi que deux personnalités ont filmé la scène avec un téléphone portable ; l’un d’eux devait, par la suite, vendre le film à l’une des chaînes satellitaire, pour la somme de 18 000 dollars.

Munkidh Al Feraoun, vice procureur général du tribunal ethnique et illégitime, tenta de faire taire les invectives et les huées envers le président, au moins devant la caméra… Il leur répétait : « Je vous en prie… mes frères », mais ses appels furent perdus dans l’agitation et le vacarme. D’ailleurs, il pensait sans doute beaucoup plus à la caméra qu’au respect du président.

Tout cela n’a rien d’étonnant de la part de ceux dont les scandales n’arrêtaient pas d’éclater depuis qu’ils avaient commencé à comploter contre l’Irak et son régime national ! Par exemple, les Américains avaient invoqué toutes sortes de raisons pour interdire au comité de défense de Saddam Husseïn d’accéder au tribunal. Ils avaient ensuite préparé eux –mêmes une pétition pour la défense du président martyr. Et c’est ce même tribunal médiocre et infâme qui demanda à un avocat nommé Abd Al Samad Al Husseïni, titulaire d’un diplôme de droit falsifié, de lire la prétendue pétition.

Pendu ou Battu à mort ?

Le président prononça la Chahada en entier, une première fois, mais ils ne lui donnèrent pas le temps de la répéter. Le corps pur tomba dans la trappe maudite. Mais la corde avait été délibérément allongée pour qu’il tombe par terre encore en vie et qu’on puisse le tuer en le frappant. Et effectivement, le président, tombé à terre, leva la tête en souriant. Ils se mirent tous à le piétiner et à le frapper, particulièrement Muwafak Al Rabii et Myriam Al Riss, jusqu’à ce que mort s’ensuive, loin de la caméra. Puis ils accrochèrent le cadavre inerte à l’échafaud pour donner l’illusion que le président avait été pendu, selon la procédure légale.

Feraoun prit alors la tête d’une manifestation à laquelle participèrent les officiers iraniens et des éléments des brigades de la mort. Il fut porté sur les épaules de manifestants qui psalmodiaient des formules iraniennes, trahissant ainsi le degré de justice et d’impartialité de la Cour de justice instaurée par un occupant qui n’avait pas hésité à y rassembler des miliciens et des agents de pays ennemis de l’Irak : l’Iran et Israël.

Le corps inerte du président fut ensuite transporté au foyer de l’un des chefs des milices, afin que l’infamant rituel mazdéen pût y être achevé. Les bandes chiites iraniennes accueillirent le cadavre pur du martyr de l’Irak par des insultes, des coups de pied, mais aussi des coups de couteau dont ils criblèrent le cadavre. Tous les chefs et représentants des partis iraniens et des milices chiites, associés au concert des bourreaux et des ennemis sanguinaires de l’islam, prirent part à ce rituel odieux en poussant des cris hystériques. Puis des officiers des services de renseignements iraniens vérifièrent l’identité du cadavre, avant de lui trancher la gorge avec un couteau pour s’assurer définitivement de sa mort !

Le ministère de l’Intérieur du gouvernement d’occupation avait prévu que l’exécution du président Saddam Hussein se ferait au cours d’une cérémonie protocolaire officielle. Mais l’obstination des chefs des milice qui tenaient à exécuter Saddam Hussein de leurs propres mains, bouleversa totalement leurs plans.’’


lundi 29 mars 2010

Arabe oui, africain aussi

Depuis plusieurs semaines, la question de l’identité de la République Islamique de Mauritanie reprend le devant de la scène. C’est une question que tous croyaient close. La Mauritanie est tout aussi bien arabe qu’africaine. Sa riche culture a pour soubassements et références, diverses, des multiples composantes d’un peuple paisible, assagi par les préceptes fondateurs d’un islam que des siècles de pratique ont fortement ancré. Comme le disait, l’autre soir, une étudiante négro-africaine, sur les antennes d’une télévision étrangère: «Nous n’avons rien contre l’Arabe, la langue de notre sainte religion. Mais nous sommes contre l’instrumentalisation et l’utilisation de cette langue pour justifier des injustices et des privilèges». «Nous sommes un pays arabe», disait le PM à un journaliste. «Revenons à notre identité arabe et donnons, à cette langue, la place qui lui revient, en l’imposant comme outil de travail dans nos administrations», réclamaient certains partis et organisations pour la promotion et le développement de la langue arabe. Tout un tintamarre, relayé par les médias, autour d’un problème qui n’en est pas véritablement un. Mais, comme me le disait, l’autre soir, quelqu’un de très introduit dans le système actuel, grand applaudisseur qui a contribué fortement à l’élection de l’actuel président de la République: «les nationalistes arabes constituent l’ossature de l’UPR et influencent, considérablement, les choix et options de ce parti. C’est pourquoi n’est-il pas rare d’entendre quelques dérapages officiels dangereux encouragent la xénophobie et le chauvinisme, tandis que de pseudo-intellectuels insouciants appellent, publiquement, à la division et à la haine. Or, la Mauritanie a suffisamment de problèmes de tous ordres, politique, économique, social, pour n’avoir aucun besoin d’en rajouter. Les complaintes et jérémiades de tels ou tels, confortablement installés à Stockholm (Suède) ou à Tripoli (Libye), ne servent pas les intérêts des centaines de milliers de Mauritaniens, frères dans l’adversité, frères dans la peine, frères dans la souffrance, qui luttent, courageusement, pour la survie, dans un contexte que la conjoncture internationale et nationale rend de plus en plus précaire. Que les travailleurs entreprennent une grève ou que des étudiants manifestent pour l’amélioration de leurs conditions d’études est légitime. Mais que des intellectuels et hommes politiques s’emploient à semer les germes de l’implosion et de l’instabilité est inacceptable et malsain. Nous n’avons qu’une Mauritanie, un pays encore fragile qui s’accommode mal des turpitudes partisanes et des égoïsmes calculés. Faisons allégeance à notre pays avant de l’apporter à quiconque d’autre. Quelqu’un disait que le Mauritanien est souvent pro-ceci ou pro-cela mais jamais pro-mauritanien. Soyons, enfin, avec nous-mêmes, avant d’être avec les autres. Il y a quelques jours, un parterre de responsables de partis politiques et non des moindres sont allés en Libye sur invitation, disent-ils, du guide Mouammar Kadhafi. Dans les discours prononcés devant le roi des rois d’Afrique, nos fameux leaders ont fait honteusement allégeance à cet homme controversé qui ne cesse de souffler le chaud et le froid, depuis son coup d’Etat de 1969. L’Histoire retiendra, peut-être, qu’Oumar Ould Rabah, coordinateur du Mouvement de la Démocratie Directe, Ethmane Ould Boulmaali, du parti Fadila, Saleh Ould Hannena, de Hatem, Abdesselam Ould Horma, de Sawab, Khalil Ould Teyib, nassériste de l’APP, et Mohamed Salem Ould Bemba, nassériste de l’UPR, se sont inscrits au diwan de Kadhafi. Combien de temps ont-ils passé en Libye? Peu importe. Ne dit-on pas, chez nous, qu’on ne demande pas à l’étranger combien de temps il a duré mais qu’est ce qu’il a emmené? Alors, messieurs, dites-nous, qu’est-ce que vous nous avez ramené, hormis votre allégeance, inconditionnelle, à votre nouveau maître… à penser?

Sneiba

mardi 23 mars 2010

Dialogue ou partage ?

Ould Abdel Aziz l’a dit, lors du meeting d’Arafat. Ses partisans l’ont répété, durant le meeting qu’ils ont organisé, samedi dernier: la majorité ne partagera pas le pouvoir avec l’opposition. Comme si cette dernière, comble du ridicule, faisait des pieds et des mains pour entrer dans un gouvernement dont elle ne reconnaît pas la légitimité et dont elle décrie l’action. Ce qu’elle ne cesse, par contre, d’appeler de ses vœux est le dialogue avec le pouvoir, comme prévu dans les accords de Dakar que les deux parties ont signés, sous l’égide de la Communauté internationale. Un dialogue que prévoit, également, le fonctionnement normal de la démocratie, en vertu duquel le président de la République et le leader de l’opposition doivent se rencontrer, une fois tous les trois mois, au moins. Certes Ould Daddah ne reconnaît pas Ould Abdel Aziz en tant que président, mais ce dernier gagnerait tout à accomplir le premier geste, quitte à se faire rabrouer. Il aurait eu le mérite de tenter de décrisper la scène politique et de pousser la balle dans le camp de ses adversaires. Est-il capable d’une telle audace? On serait tenté de répondre par la négative, au vu de la logorrhée qui s’empare de ses soutiens, chaque fois que le mot dialogue est prononcé. Tout le monde a encore en mémoire la levée de boucliers qu’avait suscitée la proposition de Sidioca, alors fraîchement élu, de former un gouvernement d’union nationale. L’idée, particulièrement courageuse à l’époque, allait éviter au pays d’éparpiller ses forces et de plonger, quelques mois plus tard, dans une crise aigue. Mais ce sont ces mêmes soutiens, qui poussent, aujourd’hui, Ould Abdel Aziz à ne pas s’ouvrir aux autres, qui s’étaient battus, becs et ongles, pour que Sidioca se contente des girouettes qui l’avaient soutenu. Tous les deux ne leur sont pourtant redevables de rien. Sidi a remporté une victoire à l’arraché grâce au soutien des militaires du CMJD et Aziz a gagné tout seul
Le président est-il conscient de ces enjeux? Espérons, pour lui et pour le pays, qu’il ouvrira, enfin, les yeux pour reconnaître que ceux qui l’applaudissent des deux mains ont, déjà, applaudi Sidi, Ely, Maaouya et n’hésiteront pas à retourner leurs boubous (et leurs voiles) quand ils sentiront le vent tourner.
AOC

mardi 16 mars 2010

Publiques ici, privées ailleurs

Le président Ould Abdel Aziz a donné, ce samedi, le coup d’envoi de l’opération «dégagement des espaces publics à Arafat». Un meeting, organisé, à cette occasion, et pour lequel l’UPR (DS) a battu le rappel de ses troupes, sans grand succès d’ailleurs, a été, pour lui, l’occasion de régler ses comptes avec l’opposition ou «ce qui l’en reste», selon ses propres termes. Une opposition, qui, d’après lui, ne goûtera jamais aux délices du pouvoir, rame à contre-courant de l’intérêt général, refuse le dialogue et ne veut pas voir que le pays avance, à grands pas, vers la réalisation de (son) programme.
Tout ceci est bien beau. La populeuse moughataa d’Arafat mérite bien qu’on s’occupe d’elle, qu’on lui libère ses espaces publics et ses rues. Mais, pour nous asséner ces «vérités», notre guide éclairé et bien-aimé aurait pu trouver un meilleur créneau qu’un énième lotissement qui, passé l’effet d’annonce, ne sera plus qu’un feu de paille. Combien de fois Arafat, Riyadh, Vellouja, Basra et d’autres encore ont été (mal) lotis? Combien de ministres et de présidents nous ont promis qu’avec eux, les quartiers précaires ne seraient plus qu’un mauvais souvenir et que les «gazras», plus tolérées? Et, pendant qu’on y est, pourquoi s’attaquer aux sqatts des places publiques d’Arafat et non pas à ceux de Tevragh Zeina, un quartier sans plus la moindre parcelle pour une école, un marché, un jardin ou une aire de jeux? Ceux qui ont commis le «crime» de lotir ces terrains sont toujours là. Pourquoi ne pas leur demander des comptes et exproprier les occupants, pour des raisons d’utilité publique, quitte à les dédommager?
Les hauts responsables vous répondront, invariablement, qu’ils n’ont fait qu’ «exécuter des ordres venus d’en haut». Cela les disculpe-t-il, pour autant ? Ould Nagi s’en était tenu à cette ligne de défense, lors de son interrogatoire. Il a été pourtant, écroué. Pour les autres, on n’en arrivera, probablement, jamais là. Cassons du pauvre! Les riches attendront et parions qu’ils ne chercheront pas, cette fois, à passer devant…
AOC

dimanche 14 mars 2010

Quelle indécence!

Dans une émission consacrée à l’arabité de la Mauritanie, la chaîne sattelitaire Al Jazeera a invité deux jeunes docteurs et un doyen du barreau mauritanien, maître Mohameden Ould Ichidou. Malheureusement, de l’avis de beaucoup de téléspectateurs nationaux, la tribune, offerte par cette éminente chaîne de TV, de notoriété mondiale, n’a été qu’une occasion de laver le linge sale en public. Heureusement que l’expérience, la modération et la grande culture de maître Ichidou ont permis de recentrer les débats et de présenter, assez objectivement, l’Histoire. En termes à peine voilés, qui frisaient la haine, le mépris et le racisme, le docteur Hamahoullah a développé des théories négationnistes, indignes du titre d’homme de culture qu’il prétend être. Ses sorties ont été, à chaque fois, un appel cinglant à une Mauritanie exclusivement arabe. Tout comme ses critiques, acerbes et abusivement subjectives, du père de la Nation, feu Moktar Ould Daddah, et de ses choix, ne trahissaient que des non-dits, liés à des considérations anachroniques. A l’exception des interventions bienfaitrices du doyen Ichidou, le débat fut de fort basse facture, donnant, certainement, une fort mauvaise image de nous, au monde arabe dont nous nous prévalons tant. Mais il a eu, quand même un mérite: celui de démontrer l’opposition entre deux époques, symbolisées par deux écoles. L’une, celle de maître Mohameden et de ses pairs, caractérisée par la compétence, la mesure et le patriotisme. L’autre, celle de docteur Hamahoullah et les «nouveaux hauts et grands cadres, super-docteurs en tout», caractérisée par l’incurie, l’exagération et le repli sur soi. En définitive, la République Islamique de Mauritanie doit être fière de ses différentes composantes dont la diversité de cultures constitue un kaléidoscope inégalable de valeurs humaines, tirant leur source commune de l’Islam, religion de tous les Mauritaniens. Les extrémistes de tout bord sont le principal danger de la Nation. La Mauritanie nouvelle, celle de la fraternité, du bonheur et de la justice sociale est un rêve qui ne se réalisera que grâce aux Arabo-berbères et aux Négro-Africains réunis. Le mauritanien-type, et, certainement, le plus anciennement attaché à cette terre, est un négro-berbéro-africain arabe. Et l’on rappellera, ici, cette belle sentence d’un lauréat du prix Chinguitt, en 2006: «Les espaces musulmans sont des espaces transethniques, transraciaux, et, certes plus relativement, transreligieux, caractérisés par une agrégation culturelle forte, mais non exclusive, autour de la langue arabe.» Pour beaucoup, cela va sans dire. Mais, pour d’autres, cela va mieux en le disant…

mardi 9 mars 2010

Editorial : Sueurs froides

Le Premier ministre a parlé. Dans une conférence de presse. «Enfin!», serait-on tenté de dire. Quelques mois après sa déclaration de politique générale devant le Parlement, qui n’a pas laissé un souvenir impérissable, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, donné pour partant, il n’y a pas longtemps, est monté au créneau, jeudi dernier. Pour se rappeler à notre mauvais souvenir et nous mijoter son ultime recette, toujours à base d’une langue de bois qu’on croyait éculée. Et il n’est pas allé avec le dos de la louche. Si l’on en croit le primus inter pares – le premier d’entre ses pairs (dans l’ordre protocolaire, sans plus) – nous vivons dans le meilleur des mondes. Où l’on construit des routes à tout bout de champ. Où les délestages d’électricité ne seront plus que mauvais souvenirs, dans quelque(s) temps. Où l’on refuse de négocier avec les terroristes, «preneurs d’otages et tueurs d’innocents». Où les fonctionnaires ne doivent pas se plaindre, puisqu’ils touchent, désormais, 3000 UM d’indemnités de transport. Où le Conseil constitutionnel a le dernier mot. Où une direction nationale, éclairée, veille sur tout.
Les journalistes présents qui ont, chacun, leur petite idée sur la situation que vit réellement le pays, n’ont pas manqué de rire sous cape. Les téléspectateurs et les auditeurs aussi, probablement. Confrontés à un quotidien de plus en plus difficile, ils n’ont, certainement, pas compris grand-chose, à un langage aussi abscons, à mille lieues de la réalité. Et, comme pour contredire le premier de nos ministres, les prix des hydrocarbures se sont envolés de quelques ouguiyas supplémentaires, au lendemain même de cette conférence de presse. Si ce n’est pas un coup tordu, ça y ressemble étrangement.
Mais pourquoi Ould Mohamed Laghdaf est-il, si subitement, sorti de sa réserve? Il y a quelques jours, lors d’une entrevue avec le comité directeur de son parti, le président avait reproché à sa majorité d’abandonner l’espace médiatique à l’opposition. Depuis, les soutiens d’Ould Abdel Aziz font feu de tout bois. Une conférence de presse de l’UPR, organisée, à la va-vite, en réponse aux accusations portées contre le pouvoir par le leader de l’opposition, a été suivie de l’annonce de la naissance d’une coordination des partis de la majorité. Avant que le Premier ministre ne se fende d’un premier bilan de son gouvernement post-élection présidentielle.
Ces sorties ont-elles, pour autant, convaincu une opinion publique qui voit son horizon s’assombrir de jour en jour? A part la longue litanie de promesses de lendemains meilleurs, auxquelles nous sommes désormais habitués, que nous a servi Ould Mohamed Laghdaf? Si le propre d’un Premier ministre est de servir de fusible en cas de dysfonction dans l’application du programme présidentiel, le nôtre ne devrait pas tarder à passer à la trappe. Avec l’écrasante majorité de son équipe, dont certains se demandent, encore, et se demanderont, toujours, tant leurs carences sont criantes, sur quelle planète ils ont atterri.
La gestion d’un pays, pour paraphraser Clemenceau, est une affaire trop sérieuse pour être confiée à des néophytes. Nous avons longtemps souffert des atermoiements de nos dirigeants. Si l’on doit y ajouter l’incurie, l’incompétence et l’insouciance, il y a de quoi avoir des sueurs froides. Mon Dieu, protégez-nous !
Ahmed Ould Cheikh

vendredi 5 mars 2010

Autour d’un thé au Calame

Aujourd’hui n’est pas un jour ordinaire. Les convives du thé le sont tout aussi moins. Présentation. Il y a, là, un homme d’affaires, un vieil ami du Calame, réputé pour ne pas avoir sa langue dans sa poche. Aussi le président d’un parti politique. Un des soixante-dix-huit que compte le pays. Pourquoi dire son nom? Inutile. Un parti ne vaut que par son appartenance à la majorité ou à celle de l’opposition. Pour celui-là, ça dépend des circonstances. Il y a, enfin, un inconditionnel du président Mohamed Ould Abdel Aziz. (MOAA) Un de ces rectificateurs rectifiés qui ont, très tôt, compris la rectification six-aoûtarde. Visiblement, pour Ahmed, le directeur de notre chère publication, ce sont, là, de grands hôtes. La preuve: sur une petite table devant le bureau, un plateau rempli d’arachides, surplombé d’une dizaine de «pains de bois». Ambiance inspiratrice. Selon l’homme d’affaires, le système en place est champion en affaires terminées en queue de poisson. L’ex-première dame, Khatou Mint Boukhari, brutalisée dans sa maison, accusée de tous les torts: finalement, on n’en parle plus. L’affaire Air Mauritanie. Des anciens directeurs, dont un ancien Premier ministre, écroués, vilipendés, insultés publiquement: finalement relâchés. L’histoire du riz. Ould Waghef ne serait libéré que lorsqu’il aurait goûté de ce riz avarié. Le (re)voici, pourtant, très familier des dédales de la Présidence. Les hommes d’affaires accusés d’avoir, indûment, bénéficié de milliards; arrêtés, jetés en prison. Le président dira, même, lors de sa visite à l’hôpital Zayed, qu’ils ne recouvreraient leur liberté qu’une fois restitué l’argent: Non seulement leur libération fut due à une intervention qui fait encore jaser mais ils seront, de surcroît, invités à dîner chez le président. En quelques mois, le pays a connu une succession d’affaires tout aussi rocambolesques les unes que les autres, sans que jamais l’opinion nationale ne sache sur quelle base elles se sont dénouées.
Selon l’«aziziste» de service, Khatou aurait reçu de l’argent. Les autres affaires auraient été réglées suivant des considérations politiques. J’avoue, pour ma part, qu’il faut être fort introduit dans le système, pour espérer comprendre d’aussi floues insinuations. Entre deux verres, quelqu’un évoque l’histoire des quatre mille huit cents fonctionnaires dont les salaires sont suspendus, en ce mois de février, à quelques jours de la commémoration de la naissance du prophète (PSL) que les Mauritaniens ont l’habitude de fêter. Pour le consoler, un autre lui apprend que la ministre de la Fonction Publique, certains conseillers à la Présidence et le trésorier général-adjoint, entre autres hauts fonctionnaires, font partie des suspendus. Comme on dit, le justificatif est pire que la faute. C’est juste une erreur. Les choses se rétabliront. Calmez-vous, vous aurez vos sous. C’est encore une exagération de l’opposition qui fait feu de tout bois.
Jusque là calme, le haut responsable politique, président d’un parti que je ne nommerais toujours pas, se réajuste sur sa chaise et prend la parole, dans un brouhaha indescriptible. Remise en cause totale de toutes les prétentions de l’actuel pouvoir dont beaucoup de ses très très très hauts responsables ne seraient que de petits agents de renseignements, à la solde de services d’un pays voisin. Quelques membres du gouvernement ne sont même pas mauritaniens. Encore des mécontents, encore des opposants. Virage à cent à l’heure.
Birame qui raconte des histoires, me dit, dans les yeux, l’aziziste, dégoûté par ce qu’il vient d’entendre. Il n’a qu’à renoncer à la nationalité mauritanienne. C’est un petit corrompu qui veut, lui aussi, faire de la cause Harratine un fond de commerce. Je le connais, je le connais. Découragé par les allégations de ses cousins, l’aziziste s’en prend à moi et à mon hypothétique cousin Birame. Dans la perception de celui-là, nous sommes le «mur le plus court». Imperturbable, je souris au souvenir de l’adage populaire: Les gens me battent et, moi, je bats ma femme. C’est exactement cela.

mercredi 3 mars 2010

Barreau d’honneur

Des informations, persistantes, font état de la volonté du pouvoir de mettre du désordre dans l’Ordre National des Avocats, avec la fondation d’un Ordre bis, un Ordre aux ordres, comme on en a vu, du temps d’Ould Taya. Il s’agit, pour un régime qui donne des signes de raidissement chaque fois qu’il est titillé sur un problème gênant, de diviser l’organisation actuelle des avocats afin qu’elle ne soit plus aussi représentative de la profession. Mais qu’a fait celle-là pour s’attirer les foudres du pouvoir? Elle n’a dit que ce que disent la rue, la presse, les organisations nationales et internationales. Elle a dénoncé les détentions arbitraires, la mainmise de l’exécutif sur le judiciaire, l’omnipotence du Parquet, les mauvaises conditions carcérales, le manque de considération envers les robes noires. Rien que du très classique dans un pays où, comme le disait la célèbre boutade, il doit y avoir un Ministère de l’Energie Nucléaire à côté de celui de la Justice, les deux ayant la particularité d’être inexistants, sous nos cieux.
Assisterons-nous, donc, dans les mois qui suivent, à un éclatement de l’ONA et à l’élection d’un bâtonnier potiche? Ou va-t-on attendre que le mandat de l’actuel s’achève, pour tenter de lui porter l’estocade? Ce qui est, en tout cas, certain, c’est que le Barreau a connu bien pire et s’en est, plutôt bien, sorti. Avocats, serrez les rangs!

AOC