lundi 31 mai 2010
Moyen-Orient : Encore une inadmissible attaque terroriste!
feylili
jeudi 27 mai 2010
Autour d’un thé au Calame
lundi 24 mai 2010
Rassure-moi, Joyandet
C’est pourtant cette farce que nous a jouée Alain Joyandet, le ministre français de la Coopération, lors de son passage-éclair à Nouakchott, histoire de remettre, à Ould Abdel Aziz, une invitation officielle au sommet France-Afrique. L’homme, un des piliers de la Françafrique, a joué un rôle non négligeable dans la reconnaissance du régime post huit-aoûtard et sait de quoi il parle. Quelques semaines après la fracassante sortie d’André Parant, le «monsieur Afrique» de l’Elysée, sur les élections frauduleuses en Mauritanie, il y avait comme un malaise qu’il fallait dissiper. Et qui peut rassurer, mieux que Joyandet qui, avec Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée, symbolise la nouvelle politique paternaliste de la France, vis à vis de son pré-carré africain?
Des déclarations qui auraient gagné en crédibilité si ce ministre n’était pas connu pour ses prises de position, particulièrement conciliantes envers des pays très peu démocratiques. Mais qui ont l’incommensurable avantage de préserver, non seulement, les intérêts de la France mais, aussi, ceux de ses «valeureux» représentants…
AOC
mardi 18 mai 2010
Editorial : Discrètes funérailles
Pire, si l’on en croit
Car, dans le même temps, les intimidations politiques continuent. L’ancien Premier ministre, Yahya Ould Ahmed El Waghf, a été, à nouveau, convoqué en justice, la semaine passée, et cela ne s’est décommandé qu’à la dernière minute, toujours à propos du fameux «riz avarié» auquel il avait été, déjà et amplement, répondu, sans compter les objections procédurières. Le président Messaoud Ould Boulkheir verrait, quant à lui, les comptes de l’Assemblée nationale «épluchés» – rumeur périodiquement relancée, histoire d’entretenir une pseudo-menace sur l’opiniâtre pourfendeur du régime six-aoûtard. La tentation d'une nouvelle comédie électorale – histoire, cette fois, de ravaler la façade vis-à-vis de la «communauté internationale» – grandit: dissoudre l'Assemblée nationale qui n'est, en principe, pas renouvelable avant un an et demi.
Sur le plan économique, le pays n’est guère mieux loti. Aucun bailleur de fonds parmi ceux qui maintenaient, habituellement, le pays à flot, en finançant ses projets d’investissements, n’a encore mis la main à la poche. La réunion de Bruxelles, qui devait les réunir, sous la bienveillance de l’Espagne et de
Ahmed Ould Cheikh
mercredi 12 mai 2010
Habib, tu resteras toujours incompris
Q'est-ce qui a poussé un gentleman, d'auguste famille, moulu dans l'ambiance feutrée des ambassades, ne souffrant, a priori, d'aucune insuffisance, à se complaire dans un tel amphigourisme à connotation masochiste? On aurait bien préféré que Kemal Ould Mohamedou entamât sa critique du vivant de Habib, à armes égales, opposant, ainsi, deux pamphlétaires aux plumes envoûtantes. Face à l’article post-mortem, prolixe et verbeux, de Kemal, loin de répondre par écholalie: le discours, qui ne relève, pourtant pas, du salmigondis ou du ramassis d'idées, s’affiche, plutôt, en quiproquo émergeant de brumes intellectuelles et pérorant, de l'exorde à l'épitaphe, dans un seul but: faire mal. Au-delà de la logomachie et, surtout, de l'aphorisme coupable à l'égard de l'imputrescible Habib, Kemal, pour triompher de l'unanimisme, devait-il faire preuve d'autant de prosopagnosie? En tirant dans le tas, l'auteur n'a épargné ni les corbillards défilant, «sans tambours ni musique, vers la demeure éternelle», ni les Indiens d'outre-Atlantique, ni les Aborigènes d'Australie, ni les Berbères des Atlas, tous issus de culture «orale donc répugnante», encore moins le million de poètes, «peuple polymorphe», bohémiens soumis aux aléas climatiques, nomadisant «sous quelques mètres de tissu », sans «bibliothèques ni librairies». Kemal en iconoclaste entretient, tout au long de sa tirade, une pantonymie à l'égard des cultures orales et de ceux qui n'ont pas écrit, transgressant, de facto, toutes les normes ontologiques, comme si la civilisation n’avait commencé qu’avec Jean Gutenberg et ses maudites améliorations de l'imprimerie, en 1450 de l'ère chrétienne[1]. Depuis l'époque des troubadours et des trouvères, véritables narrateurs, en passant par le poète-pamphlétaire Ronsard et le critique littéraire Augustin-Charles Sainte-Beuve, l’esprit critique, d’abord analytique, puis synthétique, en tout cas, toujours épris d’objectivité, n’a jamais fait bon ménage avec son alter-ego nihiliste, libertin voire amoral. Entre ces deux pôles, la frontière est poreuse, pointillée de précipices propices au «dérèglement de tous les sens», incitant le poète «maudit» Paul Verlaine à tirer sur son pote Arthur Rimbaud, en partance sur son «bateau ivre» pour une «saison en enfer»…
Devant cette psittacose, doit-on rester à ciseler, impassible, ses «émaux et camées», tel un écrivain parnassien, tandis que «Rome brûle» et que les sicaires, armant la main de Brutus, cherchent à éliminer, non seulement, César mais, aussi, sa mémoire? Pour ne pas se taire, comme un Maure mort, mieux vaut tard que jamais. Alors, je m'insurge contre la lobotomie qu’on tente d’infliger à la pensée de Habib et m'invite au débat, cette fois au plan strictement gnoséologique.
Que reproche-t-on à Habib? De n'avoir pas écrit, comme Ahmadou Kourouma, «Monnè, outrages et défis» ou Sembene Ousmane, «Les bouts de bois de Dieu»? Faut-il, absolument, épouser le conformisme, le plus souvent à caractère lucratif, pour se voir hisser au firmament de la littérature qui est, pourtant et d'abord, un engagement personnel? Selon Charles Augustin Sainte-Beuve, l'art d'un écrivain, a fortiori, donc, d'un éditorialiste, n'est que le reflet de sa vie, l’intentionnisme poétique se conjuguant avec la qualité personnelle ou biographisme. Habib, dans ses «Mauritanides», peignait ses contemporains avec «un miroir» qu'il promenait sur lui-même, afin de mieux appréhender leurs aspirations, leurs tares et leurs conditions de vie, de façon, cette fois, métaphorique ou allégorique. En malmenant la psychanalyse de Freud et ignorant le structuralisme – la langue orale étudiée comme structure – Kemal ramène la philologie de l'anthologie littéraire française à la «filiation qui va de Léon Bloy, Auguste Destouches (Céline), à Alain Zanini, dit Edouard Nabe». Bien que le roi François 1er ait, en 1539, proclamé, par ordonnance, le français langue officielle de l'administration, en place du latin, les dialectes – parfois, de véritables langues «étrangères», comme le breton ou le basque – furent parlés par les 3/4 de la population de l'hexagone jusqu’à l’orée du vingtième siècle. La littérature n'est pas le domaine de prédilection des «trois mousquetaires» cités, elle est, plutôt, l'aboutissement d'un long cheminement, depuis les trouvères, les troubadours,
Léon Bloy, après de médiocres études au lycée, obtint un poste de commis à la compagnie ferroviaire d'Orléans, grâce aux relations de son père. Népotisme à la base, insuccès, à la fin, après la publication du «Désespéré» et du «Salut par les Juifs». Polémique Marc Edouard Nabe, porté sur l'homosexualité, le jazz et le sionisme. Enfin, Louis Ferdinand Céline, médecin, écrivain de talent, apporte sa contribution à l'arbre littéraire français: il reste le plus traduit dans le monde, après Marcel Proust. Nihiliste, prosateur de l'absurdité, «se sentant proche d'Hitler». On constate que ces écrivains ont, souvent en commun, l'évocation du judaïsme. Alors, «appropriation catégorielle» ou débordement de la libido objectale? Entre Kemal et Habib, qui doit rendre visite à Freud, lui qui, d’ailleurs, n'a jamais guéri personne, jusqu'à sa mort en 1939?
Comme on peut le constater, la littérature populaire émane d’une société X, à une époque Y. Habib, dans «Mauritanides», avait su renouer avec les aspects les plus ésotériques de la culture, mauresque, de son Iguidi natal avec ses métaphores, ses tournures idiomatiques et lexicales, en s'inspirant de sa langue arabe, une des plus poétiques au monde. Certes, Habib, comme tout mortel, est critiquable mais fallait-il attendre sa disparition, pour éditer un pamphlet en guise d'oraison funèbre? Et, pourtant, ce qu'il y a d'incompréhensible, c'est que ce monde soit compréhensible, d’après Albert Einstein. Habib, mon voisin du «carrefour», tu demeurera incompris, comme Socrate qui n'a, lui, jamais écrit, mais fut contraint, par l'obscurantisme, de boire la cigüe; incompris, comme Galileo Galilei, condamné, par l'Inquisition, pour avoir soutenu l'héliocentrisme de Copernic. Enfin, Habib, tu es, surtout, semblable au poète «maudit» Baudelaire, tenaillé par le spleen, refusant, comme toi, de jouer les «Rastignac», pour survivre ou cueillir le jour – carpe diem. Incompris, tu le resteras, comme l'albatros dont les «ailes de géant l'empêchaient de marcher».
ELY OULD KROMBELE
TEL 0033615711628.
[1] Pour la petite histoire, on rappellera, ici, que les premières imprimeries apparurent en Corée, cinq siècles plus tôt.
lundi 10 mai 2010
Vaste programme
Ould Abdel Aziz va-t-il laisser faire ? Persuadé qu’il a la légitimité de son côté, il dispose, accessoirement, d’une impressionnante force de frappe qu’il sait entretenir. L’armée, la garde et la gendarmerie, dont les chefs sévissent sans crainte d’un contrôle civil ou militaire, se transforment en barrages difficilement contournables, quand leur système de rente est menacé par des civils «qui n’ont jamais rien compris». Forts de leur impunité, ils ne montrent, généralement, leurs muscles qu’aux civils désarmés. Avis aux militants de l’opposition. Ne froissez pas trop les militaires et ne tirez, pas trop non plus, sur la ficelle. Si vous ne voulez pas qu’on (vous) tire dessus.
AOC
mardi 4 mai 2010
Editorial : Mouvements de manivelle
L’information, relayée par le journal français «Le Républicain Lorrain», n’a pas encore fini de faire parler d’elle. Les propos, probablement off the record, accordés au journaliste français Philippe Waucampt, par le «Monsieur Afrique » de l’Elysée, André Parant, continuent de faire des vagues, entre
Mais peut-on parler de révélations ? Petit florilège: «Il existe, au Sénégal, un risque certain d’instabilité» et «un projet de succession monarchique non avoué. […] Gbagbo est de la pire des espèces. Avant, il était boulanger mais, maintenant, c’est un pâtissier. […] Ali Bongo est un bambin à qui l’on a donné une sucette déjà consommée. […] Le général Aziz est un dictateur peint en démocrate. Il a organisé des élections frauduleuses. On a, simplement, fermé les yeux». Et autres aménités du même genre, sur Faure Gnassingbé, président du Togo, et Denis Sassou Nguesso, du Congo.
Mais quelle mouche a piqué Parant pour se répandre, ainsi, dans la presse, brisant la sacro-sainte «retenue diplomatique»? A-t-il parlé pour lui ou exprime-t-il, en off, les craintes de certains diplomates français, inquiets des dérives de
Pour y voir plus clair, il faut, d’abord, cerner le personnage.
Nommé à la tête de la cellule africaine de l’Elysée, en Août 2009, André Parant succède à Bruno Joubert, nommé ambassadeur au Maroc. Ce dernier, tout comme son adjoint d’alors, Romain Serman, qui avait débuté à la représentation française aux Nations Unies et avait eu à traiter d’emblée « l’affaire ivoirienne », étaient favorables à une ligne légaliste, pour
André Parant, diplomate de carrière, un homme pondéré et calme, a une expérience certaine de l'Afrique subsaharienne et du Proche-Orient, puisqu’il fut ambassadeur au Sénégal et au Liban et avait débuté en Centrafrique, il y a vingt ans, organisant à Bangui sur fonds français, les premières élections présidentielles vraiment libres et transparents, puisque le président sortant avait été battu ! A-t-il été choisi pour rassurer les partenaires (et compères) traditionnels de
Que faut-il en déduire, pour nous Mauritaniens?
Que
Mais il reste que pendant l’année putschiste, une poignée d’irréductibles ont préféré l’intérêt de
Ahmed Ould Cheikh