lundi 24 mai 2010

Rassure-moi, Joyandet

Imaginez qu’un ministre mauritanien débarque à l’Elysée porteur d’un message à Sarkozy et se pâme, devant micros et caméras, d’avoir été reçu par un président «élu et légitime», vainqueur d’une élection libre. Quelle serait, alors, la réaction des Français? Dans un premier temps, ils feront mine de n’avoir rien entendu. Avant de se demander quelle mouche a piqué ce ministre semblant débarquer de la lune. Quand les choses coulent de source, on n’éprouve pas le besoin de les justifier…
C’est pourtant cette farce que nous a jouée Alain Joyandet, le ministre français de la Coopération, lors de son passage-éclair à Nouakchott, histoire de remettre, à Ould Abdel Aziz, une invitation officielle au sommet France-Afrique. L’homme, un des piliers de la Françafrique, a joué un rôle non négligeable dans la reconnaissance du régime post huit-aoûtard et sait de quoi il parle. Quelques semaines après la fracassante sortie d’André Parant, le «monsieur Afrique» de l’Elysée, sur les élections frauduleuses en Mauritanie, il y avait comme un malaise qu’il fallait dissiper. Et qui peut rassurer, mieux que Joyandet qui, avec Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée, symbolise la nouvelle politique paternaliste de la France, vis à vis de son pré-carré africain?
Des déclarations qui auraient gagné en crédibilité si ce ministre n’était pas connu pour ses prises de position, particulièrement conciliantes envers des pays très peu démocratiques. Mais qui ont l’incommensurable avantage de préserver, non seulement, les intérêts de la France mais, aussi, ceux de ses «valeureux» représentants…

AOC

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