lundi 10 mai 2010

Vaste programme

La Coordination de l’Opposition Démocratique en Mauritanie (COD) a organisé, vendredi dernier (7 mai), à Nouakchott, un séminaire de sensibilisation au profit de ses cadres, sur sa «vue unifiée» de la situation actuelle du pays et les meilleurs moyens de venir à bout du régime d’Ould Abdel Aziz. Vaste programme auquel la presse, pourtant invitée en bonne et due forme, n’a pas eu accès. On a évoqué, pêle-mêle, l’engagement à ne suivre que les voies «pacifiques et démocratiques», la sensibilisation des bases populaires sur les «erreurs» du pouvoir et la «gravité de la situation». Toujours selon le bouche-à-oreille – le moyen d’information le plus efficace, quand la presse est bannie – l’opposition pourrait même avoir recours aux manifestations de rue, pour faire désordre. Une stratégie qui peut se révéler efficace, à condition d’avoir les hommes et le souffle assez long. Mais elle peut, aussi, s’avérer désastreuse, pour la stabilité du pays. En fait, dans ce genre de situation, tout est dans la (dé)mesure.

Ould Abdel Aziz va-t-il laisser faire ? Persuadé qu’il a la légitimité de son côté, il dispose, accessoirement, d’une impressionnante force de frappe qu’il sait entretenir. L’armée, la garde et la gendarmerie, dont les chefs sévissent sans crainte d’un contrôle civil ou militaire, se transforment en barrages difficilement contournables, quand leur système de rente est menacé par des civils «qui n’ont jamais rien compris». Forts de leur impunité, ils ne montrent, généralement, leurs muscles qu’aux civils désarmés. Avis aux militants de l’opposition. Ne froissez pas trop les militaires et ne tirez, pas trop non plus, sur la ficelle. Si vous ne voulez pas qu’on (vous) tire dessus.

AOC

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