dimanche 26 octobre 2014
lundi 20 octobre 2014
Editorial: Porté disparu
Ould
Abdel Aziz est finalement rentré jeudi dernier à Nouakchott. Après une dizaine
de jours passés en villégiature (ou en consultation, selon les versions) dans
la capitale française. Deux ans, jour pour jour, après la balle « amie »
de Tweila, qui l’avait contraint à près de deux mois de soins, la santé de
notre guide éclairé fait à nouveau parler d’elle. En l’absence de communiqué
officiel sur les raisons de son séjour parisien, les rumeurs les plus folles
ont commencé à circuler sur la toile : le Président serait hospitalisé
dans un hôpital parisien, il aurait subi une opération chirurgicale, ferait une
batterie d’analyses. Tout y est passé. La nature ayant horreur du vide et
n’ayant pas été édifiée sur les vrais raisons de cette escapade parisienne (on
aurait pu nous dire, tout bêtement, que le Président prenait quelques jours de
vacances, comme tout être humain), l’opinion publique ne s’est pas privée
d’enfourcher le cheval des on-dit. Surtout que notre raïs n’avait raté, en six ans
d’exercice du pouvoir, qu’une seule fois la prière de la fête du Mouton.
C’était contraint et forcé, lors de son hospitalisation à Paris, en 2012. Cette
fois, ou il était réellement malade ou il nous prenait pour des nouilles. Comme
le dit si bien Mohamed Ould Maouloud, le président de l’UFP, « il y a lieu de distinguer entre la personne et la
charge de président de la République. Si l’une peut disparaître, sans avoir de
comptes à rendre et sans que personne ne s’en soucie, l’autre est l’affaire de
tous les Mauritaniens; ils ont le droit de savoir où est passé celui qui
détient les clés de la maison Mauritanie. »
Dans une démocratie normale, le président doit jouer franc jeu et rendre
compte de tous ses déplacements. Malade ou en vacances, il doit en informer
l’opinion publique, cette res publicae qui l’a fait roi. Le nôtre en est certes
loin, dans ses privilèges hexagonaux, même s’il se prétend président des
pauvres mauritaniens qui s’apprêtent, eux, à de nouvelles froidures :
l’hivernage n’a pas été vraiment bon, les prix du fer chutent, le poisson se
vend mal. Des soucis en perspective, encore. Porté disparu dix jours, Ould
Abdel Aziz nous ramène-t-il quelque bonne pilule, pour affronter les
frimas ? On le lui espère car, d’absences en manquements, il pourrait bien
finir par disparaître, un jour, pour de bon…
Ahmed Ould Cheikh
dimanche 12 octobre 2014
Editorial: Merci Claude!
Il
nous a quittés ce vendredi 26 septembre. Comme il est venu. Sans faire
de vagues, ni tambours ni trompettes. Il, c’est Claude Mohammed
Noureddine Khelloua que nous connaissons tous sous son célèbre surnom :
Claude K, le webmaster du portail CRIDEM. Une assez courte, mais
assassine maladie l’a emporté. Mais qu’elle fut longue et vivifiante,
son histoire d’amour avec la Mauritanie ! C’est pourtant probablement en
France, en l’école des enfants de troupe du Mans, où il entre en 1966,
qu’il commença à côtoyer notre pays, via plusieurs de ses condisciples,
tels Ely Ould Mohammed Vall ou Moustapha Diop qui lui devient
particulièrement proche. Encore des gamins, fils de sous-officiers ayant
servi dans l’armée française, mais déjà des amitiés suffisamment fortes
pour donner naissance, près de trente ans plus tard, au premier site
mauritanien d’informations en ligne. C’est en effet en février 2004 que
Claude, encore alors en France, se lance dans l’aventure, à l’appel de
Moustapha Diop exilé suite aux dramatiques évènements de la décennie
précédente.
Août 2005 : le coup d’Etat d’Ely Ould Mohammed Vall ouvre les portes physiques de la Mauritanie à ce débat tant espéré ; un an et demi, donc, après ses débuts virtuels. Que se dirent Ely et Claude, lors de leurs retrouvailles ? Le premier soutint-il discrètement le projet du second ? Qui lui rendit une relative monnaie de sa pièce, en soutenant, plus ou moins directement, la candidature de Sidioca ? Claude K. s’en est lui-même défendu (1). En tout cas et quoiqu’en ait pensé Ould Daddah, le CRIDEM n’en cessera pas, pour autant, d’offrir tribune à tous, sans exception, et ce n’est pas la moindre des justices que Jeune Afrique Economie plaçât bientôt Claude K. au rang des cent personnes les plus influentes du continent africain. D’autres iront se rhabiller, en dépit de leurs mégakilométriques déclarations démocrates. Ce n’est pas tout d’hurler au débat : encore faut-il l’organiser, quotidiennement, sans relâche.
Grâce à Dieu, c’est en musulman que Claude K. va se présenter au Grand règlement de comptes. Ce n’est une petite cerise sur le gâteau. C’en est le parfum même, le couronnement naturel d’une lutte consacrée à l’exaltation de la différence, d’abord au service de ce qui la transcende, avant d’entendre, enfin, la réalité de « Celui » qui la transcende ; en est la source, l’aboutissement. Probablement Claude Mohammed aura-t-il cœur à y répéter ce qu’il déclarait, il y a peu, à propos de la situation tendue au pays des hommes bleus (et, dessous, indifféremment blancs ou noirs) : « Mes vœux les plus chers sont de voir la Mauritanie sortir, enfin, de cette situation de méfiance, de stratification ethnique, tribale. Pour cela, il faudra réconcilier, naturellement, les Mauritaniens. Soigner urgemment les plaies du passé et du présent, avec intelligence, engagement sincère ». Oui, Mohammed Nouredine, la lutte continue ! On compte sur toi, pour nous insuffler, de là-haut, cette foi qui ne cessa de te conduire ! Et que Dieu t’en accorde la plus belle des récompenses, amine.
Ahmed Ould Cheikh
(1): Voir l’interview exclusive que lui consacrait « Le Calame » le 12/04/2007, in http://docteurkleib.blogspot.com/2007/04/qui-se-cache-derrière-cridem.html
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