Ould
Abdel Aziz est finalement rentré jeudi dernier à Nouakchott. Après une dizaine
de jours passés en villégiature (ou en consultation, selon les versions) dans
la capitale française. Deux ans, jour pour jour, après la balle « amie »
de Tweila, qui l’avait contraint à près de deux mois de soins, la santé de
notre guide éclairé fait à nouveau parler d’elle. En l’absence de communiqué
officiel sur les raisons de son séjour parisien, les rumeurs les plus folles
ont commencé à circuler sur la toile : le Président serait hospitalisé
dans un hôpital parisien, il aurait subi une opération chirurgicale, ferait une
batterie d’analyses. Tout y est passé. La nature ayant horreur du vide et
n’ayant pas été édifiée sur les vrais raisons de cette escapade parisienne (on
aurait pu nous dire, tout bêtement, que le Président prenait quelques jours de
vacances, comme tout être humain), l’opinion publique ne s’est pas privée
d’enfourcher le cheval des on-dit. Surtout que notre raïs n’avait raté, en six ans
d’exercice du pouvoir, qu’une seule fois la prière de la fête du Mouton.
C’était contraint et forcé, lors de son hospitalisation à Paris, en 2012. Cette
fois, ou il était réellement malade ou il nous prenait pour des nouilles. Comme
le dit si bien Mohamed Ould Maouloud, le président de l’UFP, « il y a lieu de distinguer entre la personne et la
charge de président de la République. Si l’une peut disparaître, sans avoir de
comptes à rendre et sans que personne ne s’en soucie, l’autre est l’affaire de
tous les Mauritaniens; ils ont le droit de savoir où est passé celui qui
détient les clés de la maison Mauritanie. »
Dans une démocratie normale, le président doit jouer franc jeu et rendre
compte de tous ses déplacements. Malade ou en vacances, il doit en informer
l’opinion publique, cette res publicae qui l’a fait roi. Le nôtre en est certes
loin, dans ses privilèges hexagonaux, même s’il se prétend président des
pauvres mauritaniens qui s’apprêtent, eux, à de nouvelles froidures :
l’hivernage n’a pas été vraiment bon, les prix du fer chutent, le poisson se
vend mal. Des soucis en perspective, encore. Porté disparu dix jours, Ould
Abdel Aziz nous ramène-t-il quelque bonne pilule, pour affronter les
frimas ? On le lui espère car, d’absences en manquements, il pourrait bien
finir par disparaître, un jour, pour de bon…
Ahmed Ould Cheikh
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