La Coordination de l’Opposition démocratique (COD) a organisé samedi dernier un grand meeting à Nouadhibou. Prévu depuis plus de deux semaines, ce rassemblement a été autorisé par l’autorité administrative. Garante du bon déroulement de ce genre de manifestations et soucieuse d’éviter tout trouble de l’ordre public, cette dernière devait, normalement, veiller à ce que rien ne vienne perturber la réunion. Or, qu’a fait notre valeureux wali? Il a autorisé l’UPR, le nouveau parti/Etat, à organiser un meeting le même jour! Même aux pires moments de la démocratie de façade que nous avons vécue jusqu’en 2005 et au plus fort de la répression contre l’opposition, on n’était, jamais, tombé aussi bas. Jamais les lèche-bottes de l’époque – et Dieu sait qu’il y en avait et qu’ils en reculaient devant rien! – n’étaient allés aussi loin dans la flagornerie.
Pire, si l’on en croit la COD,la wilaya et la commune ont mis tous leurs moyens matériels, logistiques (engins de terrassement, camions, véhicules), humains et financiers, à la disposition de l’UPR, pour préparer son meeting. Voilà comment les autorités régionales se sont départies de leur neutralité pour mobiliser les fonctionnaires et leurs familles, au profit du parti-Etat. Et, pour appâter les pauvres citoyens, on a encore usé de la vieille méthode de distribution de poissons, histoire de maintenir le peuple dans une situation de dépendance et lui montrer le «droit» chemin. Décidément, la «Mauritanie nouvelle» vieillit très, très vite…
Car, dans le même temps, les intimidations politiques continuent. L’ancien Premier ministre, Yahya Ould Ahmed El Waghf, a été, à nouveau, convoqué en justice, la semaine passée, et cela ne s’est décommandé qu’à la dernière minute, toujours à propos du fameux «riz avarié» auquel il avait été, déjà et amplement, répondu, sans compter les objections procédurières. Le président Messaoud Ould Boulkheir verrait, quant à lui, les comptes de l’Assemblée nationale «épluchés» – rumeur périodiquement relancée,histoire d’entretenir une pseudo-menace sur l’opiniâtre pourfendeur du régime six-aoûtard. La tentation d'une nouvelle comédie électorale – histoire, cette fois, de ravaler la façade vis-à-vis de la «communauté internationale» – grandit: dissoudre l'Assemblée nationale qui n'est, en principe, pas renouvelable avant un an et demi.
Sur le plan économique, le pays n’est guère mieux loti. Aucun bailleur de fonds parmi ceux qui maintenaient, habituellement, le pays à flot, en finançant ses projets d’investissements, n’a encore mis la main à la poche. La réunion de Bruxelles, qui devait les réunir, sous la bienveillance de l’Espagne et de la France, aura, pour ordre du jour, le «suivi» des engagements de 2007, du temps de… Sidioca. Il faut dire que l’Europe a, en ce moment, d’autres chats à fouetter. La Grèce est en récession, sinon en banqueroute. L’Espagne et le Portugal n’en sont pas loin. L’Euro bat de l’aile, face au dollar. Le décès de la «Mauritanie nouvelle» n’étonnera, donc, personne. Quant à ses funérailles, elles seront, forcément, discrètes, pour un enfant mort en si bas-âge…
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