mardi 23 février 2010

Prions pour le Niger

Jamais un coup d’Etat n’a été aussi salvateur que celui intervenu, au Niger, la semaine dernière. Les militaires, qui commencent, malheureusement, à être la dernière planche de salut pour des démocraties mises à mal par des apprentis-dictateurs, ont fini par bouter hors du pouvoir un président qui s’y accrochait par tous les moyens. Aussi stupide que cela puisse paraître, Tandja s’était donné, dès la fin de son deuxième mandat, trois années de plus, histoire d’achever, affirmait-il, l’œuvre de «construction nationale» qu’il avait entamée, et n’a pas hésité, pour cela, à faire feu de tout bois : emprisonnement de journalistes, dissolution du Parlement et du Conseil constitutionnel, referendum bidon, répression de toute manifestation. Fort du soutien de la France officielle, qui ne cesse et ne cessera, avant longtemps, de lorgner sur l’uranium dont le Niger regorge – ne recevait-elle pas Tandja, en grande pompe, l’année dernière? – et de la plus officieuse Françafrique, dont les affaires n’apprécient que très modérément l’alternance politique, le président nigérien se croyait intouchable. Las! Ses plans ont été déjoués par ses frères d’armes qu’il avait, pourtant, élevés dans les plus «excellentes conditions». Mais voilà: comme en Mauritanie en 2005, c’est pour éviter que la situation ne leur échappe, au profit de jeunes loups, que les hauts gradés ont décidé de prendre les devants. Et les voici inondant le pays de promesses de toutes sortes. Toute ressemblance avec nos putschistes n’est, évidemment pas, fortuite. Après avoir donné le mauvais exemple en août 2008, la Mauritanie deviendrait-elle un «modèle» exportable? Prions pour le Niger!
AOC

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