jeudi 24 décembre 2009

Ahmed Ould Cheikh, président du RPM :‘’Si l’Imprimerie Nationale applique la vérité des prix, les journaux mettront la clé sous le paillasson’’

Le quotidien de Nouakchott : L’Imprimerie nationale vient de décider qu’à partir du 1er janvier, elle n’appliquera plus aux journaux de la presse privée la réduction des tarifs d’impression, pourquoi ?

Ahmed Ould Cheikh : Effectivement et ce n’est pas la première fois que l’Imprimerie menace d’appliquer la vérité des prix. Déjà en 2007 et 2008, elle avait brandi cette menace pour la simple raison que l’Etat, qui doit lui verser une subvention pour compenser le manque à gagner consécutif à cette réduction, n’a pas délié les cordons de la bourse. Cette année, la situation s’est aggravée. Alors qu’elle n’appliquait la réduction qu’à une quarantaine de journaux, répertoriés par la HAPA, l’ancien ministre de la Communication, El Kory Ould Abdel Mowla, en application des directives venues d’on ne sait où, lui a ordonné d’imprimer tous les journaux ou ce qui en tient lieu, aux tarifs réduits. Il a, par la même occasion, demandé qu’une évaluation du manque à gagner soit établie. L’Imprimerie a été obligée d’appliquer les nouvelles dispositions et a évalué son manque à 297 millions d’ouguiyas. Mais, selon son directeur général, elle n’a reçu aucune ouguiya du ministère des Finances, malgré ses demandes répétées. Sa situation financière s’en est trouvée plombée.

Qu’est ce qui va se passer maintenant ?
Si l’Etat ne réagit pas vite et trouve une solution au problème, les journaux ne pourront pas faire aux frais d’impression et seront obligés de mettre la clé sous la porte. Ils ont déjà assez de problèmes comme ça.

Mais le problème ressurgit chaque année………
Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? Nous n’avons jamais cessé de demander aux gouvernements successifs de trouver, en concertation avec nous, des solutions aux problèmes de la presse. Les ministres de la Communication, qui se sont succédé, nous ont tous promis monts et merveilles mais aucun n’a tenu ses promesses.

Quelles solutions préconisez-vous ?
Il n’est pas normal que dans tous les pays démocratiques, la presse soit subventionnée et qu’en Mauritanie, elle n’ait droit à aucun soutien de la part des pouvoirs publics. Nous demandons qu’il y ait des états généraux de la presse pour débattre des vrais problèmes de la profession et leur trouver des solutions

In Le quotidien de Nouakchott du jeudi 24 décembre 2009

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