Le dialogue est fini. Suspendu
puis rompu. Deux semaines durant, nous
n’avions d’yeux que pour ce qui se tramait au Palais des congrès. Des
chamailleries sur qui ouvrirait les débats. Des discussions à n’en plus finir
sur qui représenterait le gouvernement. Et des débats, interminables, sur de
multiples pierres d’achoppement qui les ont empêchés d’aller plus loin. Avant que l’opposition ne s’avoue
« vaincue » et ne se décide à déposer les armes. Certes, il serait
facile d’accabler une opposition victime de ses divisions, de ses errements, de
ses mauvais choix et de son absence de vision à court terme. Mais le pouvoir,
aussi, porte une grande part de responsabilité dans cet échec. Fort de son
emprise sur l’Etat, Ould Abdel Aziz aurait pu lâcher du lest. Il avait tout à
gagner dans une élection consensuelle et transparente. Mais, jamais, depuis son
élection en 2009, il n’a donné l’impression de vouloir véritablement discuter
avec son opposition. Si l’on exclut le dialogue de 2011 où des avancées –
importantes comparées à ce qui prévalait auparavant – ont été obtenues. De la
poudre aux yeux, selon l’opposition radicale. Avec un peu de bonne volonté de
part et d’autre, on aurait pourtant pu faire l’économie de tous ces dialogues
et passer aux choses sérieuses. Le pays a trop de difficultés pour continuer à
se perdre ainsi en conjectures. Qui ne l’avancent pas d’un pouce vers le règlement
d’une crise politique qui commence, sérieusement, à lui empoisonner la vie.
Alors, messieurs de la majorité
et de l’opposition, de grâce !, retrouvez-vous autour d’une table,
discutez de nouveau, projetez-vous vers l’avenir et pensez, une fois au moins,
à ces pauvres citoyens qui crèvent la dalle, dans un pays pourtant riche en
potentialités ! Mais si pauvre de sa classe politique…
P.S. qui n’a rien à voir
Pourquoi Ould Bilal a-t-il été
limogé ?
La nouvelle a surpris plus d’un.
Lors de sa dernière réunion, le Conseil des ministres a décidé le limogeage de
Mohamed Ould Bilal, le directeur général de la SOMELEC. Sans donner
d’explications. Ould Bilal, qui occupait le poste de ministre de l’Equipement
sous Sidioca, avait été rapidement récupéré, après le coup d’Etat d’août 2008
par MOAA qui en fit le directeur de la SAMIA, d’ATTM et, enfin, de la SOMELEC.
On les disait même proches. Comment expliquer, alors, ce qui s’apparente à une
défenestration ? S’il s’agissait d’un problème de gestion, on aurait pu le
dire, à titre d’avertissement aux apprentis-gabegistes visibles encore un peu
partout. Cela conforterait, également, l’idée que la lutte contre la gabegie
n’est pas un vain mot. Mais tout cela n’est encore qu’une hypothèse parmi
d’autres. Attendons voir…
Ahmed Ould Cheikh
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