Après une réunion de plusieurs heures, dimanche 1er
septembre, le conseil des présidents de la Coordination de
l’Opposition Démocratique (COD) a,
finalement, décidé de… ne rien décider. Rendez-vous est pris jeudi prochain,
pour un nouveau round de discussions autour de la participation ou non de la COD aux élections législatives
et municipales, prévues le 23 novembre prochain. Même si la tendance dominante
ne fait aucn doute, le RFD et l’UFP ayant déjà annoncé qu’ils boycottaient les
futures consultations électorales, l’opposition veut maintenir un semblant
d’unité, pour ne pas se faire piéger par un pouvoir qui lui déjà joué un sale
tour, à Dakar et Nouakchott. Si l’on en
croit certaines sources, le parti Tawassoul, qui penchait sérieusement, avant
cette réunion, pour une participation aux élections, semble avoir mis de l’eau
dans son vin, euh, astafiroullah, son zrig. Ils ne seraient plus aussi
participationnistes que voudrait le faire croire la rumeur et opteraient, plutôt, pour une position commune
de la COD. Peut-être
se sont-ils rendu compte que jouer en solo, face à une majorité qui ne lésine
devant aucun moyen de l’Etat, pour arriver à ses fins, équivaudrait à un
suicide politique. Sans compter la lourde responsabilité d’avoir lézardé les
murs de l’opposition. Avec un résultat très aléatoire. Comme nous le faisions
déjà remarquer la semaine dernière, la situation actuelle de l’Egypte doit
donner à réfléchir…
Même si le régime feint tenir à la date des
élections, plusieurs indices tendent à prouver le contraire. On le voit
multiplier les appels du pied à l’opposition. Ould Abdel Aziz veut rencontrer
Ould Daddah ; le Premier ministre, Ould Maouloud. Une fin de non-recevoir
a accueili les deux demandes. Messaoud
Ould Boulkheïr, qui a pris langue,
depuis quelques temps, avec Ould Abdel Aziz et ravalé son initiative, se démène,
d’ailleurs, pour que la rupture ne soit pas définitive. Il a rencontré, samedi
31 août, trois leaders de la
Coordination pour leur signifier qu’il peut encore arracher
quelques concessions au pouvoir. Il suffit, juste, de lui donner un peu de
temps. C’est ce qui explique, peut-être, le report de la réunion de la COD à jeudi. Tant Messaoud qu’Ould
Abdel Aziz ont vu qu’une élection sans la COD serait sans enjeu et de
nul effet.
Rien qu’à voir le peu d’empressement manifesté, par
les électeurs, à se faire inscrire sur les listes électorales, on comprend le
risque d’une participation insignifiante. Autre raison, interne, celle-là, au
parti/Etat : les tiraillements. Quasiment partout où les commissions de
l’UPR se sont rendues, afin de recueillir les propositions des militants pour
les futurs députés et maires, ce fut une véritable guerre de tranchées. Aucun consensus ne s’est dégagé. D’où le
danger, pour ce parti, d’avoir à désigner, lui-même, les candidats, avec ses
corollaires de candidatures parallèles et de vote-sanction qui lui porteraient
de durs coups. Un peu plus de temps, pour aplanir les divergences et arrondir
les angles, ne serait pas de trop.
Tous ces facteurs feront-ils reculer le
pouvoir ? Ne pas donner du temps au temps paraît, aujourd’hui, la pire des
attitudes, une sorte d’emplâtre sur une jambe de bois, qui augurerait fort mal
du prochain quinquennat, objectif central de notre général défroqué. Côté COD,
va-t-on assister à un approfondissement du sens de leur opposition au pouvoir,
renforçant les liens entre les islamistes et les démocrates plus
« laïcs », au-delà des strictes nécessités tactiques ? Et s’il
sortait, de tout cela, enfin un modèle intelligent et viable, pour gouverner
correctement notre pays musulman, bien dans sa peau et son environnement
contemporain ?
Ahmed Ould Cheikh
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