jeudi 5 juillet 2012

DROIT DE REPONSE DE MONSIEUR MOHAMED ALY OULD SIDI MOHAMED, ancien ministre, actuel chargé de mission à la Présidence de la République


Nouakchott, le 30 juin 2012,

A Monsieur le Directeur de publication du journal le Calame

Monsieur le Directeur,

J’ai lu l’éditorial que vous m’avez consacré dans le n° 839 de votre journal en date du 26 juin 2012 sous le titre « retournement de boubou ».
 Aussi et en réaction à ce que vous avez écrit, ai-je le plaisir de vous demander de publier dans les mêmes formes et sous les mêmes conditions (1ère page du journal) que pour l’éditorial précité, ce droit de réponse et ce, afin de permettre au public qui lit votre journal d’être informé objectivement sur le sujet évoqué.
1.     Mes propos que vous avez repris datent d’il y a plus de deux ans  et bien des choses ont changé depuis cette époque.
2.     Le Président de la république, en véritable démocrate, n’en a pas tenu rigueur et quelques mois plus tard, et à ma demande, il m’a reçu en audience et m’a expliqué son projet pour la Mauritanie. J’ai effectivement adhéré à ce projet parce que j’ai toujours placé les intérêts de mon pays au-dessus de toute autre considération et parce que je suis convaincu que le projet de société du Président de la république pour la Mauritanie va dans ce sens.
3.     Je sais que l’intérêt  de notre Mauritanie réside dans :
·       la conservation des acquis,
·       le renforcement de la sécurité et de la stabilité du pays,
·       l’instauration d’un climat de démocratie et de liberté,
·       une économie forte pour endiguer la pauvreté et accélérer le développement du pays,
·       une école capable de jouer son rôle et d’accompagner la société…
Sur tous ces fronts le Président de la république est entrain de se battre et il a bien gagné des batailles (état-civil, routes, énergie, santé, hydraulique, modernisation de l’armée, urbanisme, zone franche de Nouadhibou, etc.).
Comme je ne veux pas que l’Histoire retienne qu’à ce moment précis de l’évolution de mon pays, j’étais absent, j’ai décidé de soutenir le programme du Président de la république, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, avec la ferme volonté de participer à la construction de ma patrie, avec responsabilité et fidélité.
Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur, l’expression de mes meilleurs sentiments.

MOHAMED ALY OULD SIDI MOHAMED




Mise au point du journal


Monsieur le ministre,
Vos propos que nous avons rapportés datent, il est vrai, de deux ans. Ce qui n’empêche pas beaucoup de mauritaniens de les trouver plus que jamais d’actualité. Vous avez changé d’avis entretemps ? Ou vous ne croyiez pas ce que vous disiez à ce moment-là ? C’est votre droit, dans l’un et l’autre cas. Les faits que vous avez cités, à l’époque, étaient pourtant suffisamment graves et solidement étayés pour ne pas passer par pertes et profits, même si vous avez été reçu, quelque temps plus tard, par celui-là même que vous accusiez de tous les maux .
Si, comme vous le disiez alors, Ould Abdel Aziz a nommé des prédateurs à la tête de la SOMELEC et s’est opposé à leur limogeage, vous apportez de l’eau au moulin de ceux qui pensent que la lutte contre la gabegie, qu’on nous chante depuis 2008, n’est  qu’un slogan creux. Même s’il s’agit d’un secret de Polichinelle. Le reste n’est que littérature destinée à justifier le retournement de boubou auquel nous ont habitués les Mauritaniens, depuis la nuit des temps. Il faut bien trouver des qualités au camp où l’on va, désormais, évoluer. Nous n’avons jamais entendu quelqu’un dire : « Je soutiens le président parce qu’il n’a rien fait et parce que la situation économique est désastreuse… »
Un proverbe empreint de sagesse dit, à juste titre, qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Pour éviter de se renier. Et même sept fois son stylo avant d’écrire. Pour éviter de se trahir. Vous nous honorez, Ould Abdel Aziz et moi-même, de majuscules : « Monsieur le Président, Monsieur le Directeur… » Guère présomptueux, je conçois tout-à-fait qu’elles n’aient, objectivement, pas la même valeur. Mais je suis navré, vraiment, du traitement que vous réservez à la République qui ne vous paraît pouvoir prétendre qu’à une vulgaire minuscule. Voilà ce qui sépare votre conception de la démocratie de la mienne : vous dites « Président de la république », lorsque je tiens, moi, à « président de la République ». On comprend, dès lors, que vous applaudissiez l’autocrate et que je déplore le déni de « pouvoir du peuple », c’est-à-dire de démocratie, au sens strict de son étymologie. Peut-être, en effet, n’avez-vous jamais retourné votre boubou : vous en avez, seulement, révélé la vraie texture…
AOC






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