Nouakchott,
le 30 juin 2012,
A Monsieur le Directeur de publication du journal le Calame
Monsieur le Directeur,
J’ai lu l’éditorial que vous m’avez consacré
dans le n° 839 de votre journal en date du 26 juin 2012 sous le titre « retournement
de boubou ».
Aussi et en réaction à ce que vous avez
écrit, ai-je le plaisir de vous demander de publier dans les mêmes formes et
sous les mêmes conditions (1ère page du journal) que pour
l’éditorial précité, ce droit de réponse et ce, afin de permettre au public qui
lit votre journal d’être informé objectivement sur le sujet évoqué.
1. Mes propos que vous avez repris datent d’il y
a plus de deux ans et bien des choses ont changé depuis cette époque.
2. Le Président de la république, en véritable
démocrate, n’en a pas tenu rigueur et quelques mois plus tard, et à ma demande,
il m’a reçu en audience et m’a expliqué son projet pour la Mauritanie. J’ai
effectivement adhéré à ce projet parce que j’ai toujours placé les intérêts de
mon pays au-dessus de toute autre considération et parce que je suis convaincu
que le projet de société du Président de la république pour la Mauritanie va dans ce
sens.
3. Je sais que l’intérêt de notre
Mauritanie réside dans :
· la conservation des acquis,
· le renforcement de la sécurité et de la
stabilité du pays,
· l’instauration d’un climat de démocratie et
de liberté,
· une économie forte pour endiguer la pauvreté
et accélérer le développement du pays,
· une école capable de jouer son rôle et
d’accompagner la société…
Sur tous ces fronts le Président de la
république est entrain de se battre et il a bien gagné des batailles (état-civil,
routes, énergie, santé, hydraulique, modernisation de l’armée, urbanisme, zone
franche de Nouadhibou, etc.).
Comme je ne veux pas que l’Histoire retienne
qu’à ce moment précis de l’évolution de mon pays, j’étais absent, j’ai décidé
de soutenir le programme du Président de la république, Monsieur Mohamed Ould
Abdel Aziz, avec la ferme volonté de participer à la construction de ma patrie,
avec responsabilité et fidélité.
Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur,
l’expression de mes meilleurs sentiments.
MOHAMED ALY OULD SIDI
MOHAMED
Mise au point du journal
Monsieur le ministre,
Vos propos que
nous avons rapportés datent, il est vrai, de deux ans. Ce qui n’empêche pas
beaucoup de mauritaniens de les trouver plus que jamais d’actualité. Vous avez
changé d’avis entretemps ? Ou vous ne croyiez pas ce que vous disiez à ce
moment-là ? C’est votre droit, dans l’un et l’autre cas. Les faits que
vous avez cités, à l’époque, étaient pourtant suffisamment graves et solidement
étayés pour ne pas passer par pertes et profits, même si vous avez été reçu,
quelque temps plus tard, par celui-là même que vous accusiez de tous les maux .
Si, comme vous
le disiez alors, Ould Abdel Aziz a nommé des prédateurs à la tête de la SOMELEC et s’est opposé à
leur limogeage, vous apportez de l’eau au moulin de ceux qui pensent que la
lutte contre la gabegie, qu’on nous chante depuis 2008, n’est qu’un slogan creux. Même s’il s’agit d’un secret
de Polichinelle. Le reste n’est que littérature destinée à justifier le
retournement de boubou auquel nous ont habitués les Mauritaniens, depuis la
nuit des temps. Il faut bien trouver des qualités au camp où l’on va,
désormais, évoluer. Nous n’avons jamais entendu quelqu’un dire : « Je
soutiens le président parce qu’il n’a rien fait et parce que la situation
économique est désastreuse… »
Un proverbe empreint de sagesse
dit, à juste titre, qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant
de parler. Pour éviter de se renier. Et même sept fois son stylo avant
d’écrire. Pour éviter de se trahir. Vous nous honorez, Ould Abdel Aziz et
moi-même, de majuscules : « Monsieur le Président, Monsieur le
Directeur… » Guère présomptueux, je conçois tout-à-fait qu’elles n’aient,
objectivement, pas la même valeur. Mais je suis navré, vraiment, du traitement
que vous réservez à la
République qui ne vous paraît pouvoir prétendre qu’à une
vulgaire minuscule. Voilà ce qui sépare votre conception de la démocratie de la
mienne : vous dites « Président de la république », lorsque je
tiens, moi, à « président de la République ». On comprend, dès lors, que
vous applaudissiez l’autocrate et que je déplore le déni de « pouvoir du
peuple », c’est-à-dire de démocratie, au sens strict de son étymologie.
Peut-être, en effet, n’avez-vous jamais retourné votre boubou : vous en
avez, seulement, révélé la vraie texture…
AOC
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