jeudi 17 janvier 2013

Editorial: I have a dream





J’ai fait un rêve. J’ai rêvé d’une année 2013 totalement différente de celle qui vient de s’achever.  Une année où il y aura un vrai dialogue politique, non un simulacre. Où notre président aura plus les pieds sur terre et ne nous prendrait plus pour des oisillons. Où l’opposition pourra organiser marches  et sit-in sans craindre déferlements policiers et canons d’eau glacée. Où personne ne tirera une balle sur quiconque, qu’il soit président ou simple citoyen(ne). Où l’on pourra organiser des élections apaisées, avec une vraie CENI, sans redouter l’intervention de l’administration dans le processus. Où les députés de la majorité ouvriront, enfin, les yeux et proposeront au moins un amendement aux lois qu’ils votent les yeux fermés et les bras levés. Où l’Etat sera moins présent dans l’économie et encouragera l’initiative privée. Où la convention de pêche signée avec les Chinois sera révisée ou abrogée. Où les ministres pourront dire un mot plus haut que l’autre sans craindre l’ire présidentielle.  Où l’on aura, après plus trois années de disette, un gouvernement digne de ce nom. Où les marchés seront attribués avec transparence. Où les organes de presse officiels feront preuve d’un tout petit peu de courage dans le traitement de l’information. Où tous les Mauritaniens, sans distinction, pourront se faire enrôler. Où une véritable politique permettra de réduire les prix pour fermer la parenthèse de ces boutiques de charité que sont les boutiques Emel. Où le président voyagera beaucoup moins. Où les problèmes d’eau, à Magta Lahjar, ne seront plus qu’un mauvais souvenir. Où les militaires se consacreront plus à leur mission initiale de défense du territoire qu’à la politique. Où le problème de l’assainissement de Nouakchott sera abordé. Où les tarifs prohibitifs de la Somelec baisseront. Où l’on pourra se soigner chez nous, sans risquer des complications ou une intoxication médicamenteuse. Où un diagnostic clair et précis de l’Education sera établi.  Où l’on s’emploiera, enfin, à construire une vraie république islamique, c’est-à-dire fraternelle, juste, ouverte à tous, promotrice de la responsabilité humaine et sûre de ses valeurs.
Tout cela n’est qu’un rêve, certes. Mais il est permis de rêver, au moins. Peut être n’avons-nous plus que cela comme exutoire. Alors, rêvons !
                                                                                                                       Ahmed Ould Cheikh

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