Le temps des Fondations
26 August, 2015 - 01:29
La nouvelle n’a eu droit qu’à des
entrefilets en quelques sites et journaux. Elle est pourtant
d’importance : la Première dame aurait désormais sa Fondation : Rahma
(clémence). Qui a déjà commencé déjà à pourvoir le ministère de la Santé
en matériel médical. Son président (ou directeur exécutif, on ne sait
toujours pas), qui n’est autre que le fils du couple présidentiel, a
même rencontré des représentants des rapatriés du Sénégal. Une politique des
petits pas qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. Pourquoi cette
annonce, en ce moment précis ? Quels objectifs, derrière ? Avec quoi
sera-t-elle financée ? Senoussi ? Wartsila ? La vente de concessions
rurales en plein Nouakchott ? Les « dons » d’hommes d’affaires et autres
banquiers obligés de mettre la main à la poche ? On n’en sait pas plus
pour le moment. Le financement des Fondations présidentielles est un des
secrets les mieux gardés de la République. Toujours est-il que leur
vocation est rarement humanitaire. Des desseins inavoués (ou
inavouables) se cachent toujours derrière. Sous couvert de soutien aux
pauvres et nécessiteux, elles servent, généralement, de pompes à fric à
moindres frais. A moins qu’elles ne pourvoient à des fins politiques et
autres. Tout est bon, dans la Fondation ! Celle de notre Première dame
ne dérogera pas à la règle.
De quoi rafraîchir, parmi les nombreux griefs du président actuel à l’encontre de son prédécesseur, les hurlements autour de la Fondation Khattou (du nom de l’épouse de ce dernier). Sa présidente fut même traînée, de force, devant une commission sénatoriale, pour s’expliquer sur l’origine de ses financements. Et un thuriféraire du nouveau régime s’est fait inviter, sur le plateau de la TVM, pour présenter les attributions de terrains, un peu partout dans Nouakchott, au profit de ladite Fondation. Nos rectificateurs de l’An 8 nous croient peut-être tous de mémoire assez courte pour avoir oublié les misères infligées à Khattou. Oubliant, eux-mêmes, que celui qui a tué par l’épée périra par l’épée ? Et de quelle autre position que celle, naguère, de Khattou, l’épouse d’Aziz bénéficie-t-elle, pour lancer sa Fondation ? Même cause, mêmes effets ?
La différence, sans doute, tient à la différence d’environnement. Une « petite » Fondation, dans un océan de gabegie, ce n’est pas la même chose qu’une faveur matrimoniale ouvertement accordée en début de règne. Ça fait beaucoup moins tache, à côté du népotisme, du favoritisme et du tribalisme qui minent désormais les fondements de l’Etat. Parlons plutôt des espaces publics et des écoles qu’on brade, des marchés de complaisance, des agréments bancaires distribués sans aucun discernement, de la loi des Finances qu’on viole, des devises cédées à perte, des nominations imméritées, de l’incurie et de l’improvisation érigées en méthode de gouvernement… Une fondation, alors que les fondations mêmes de la Nation sont liquéfiées ? La seule question pertinente sera, probablement, de savoir combien de temps restera-t-elle à flots…
Ahmed Ould Cheikh
De quoi rafraîchir, parmi les nombreux griefs du président actuel à l’encontre de son prédécesseur, les hurlements autour de la Fondation Khattou (du nom de l’épouse de ce dernier). Sa présidente fut même traînée, de force, devant une commission sénatoriale, pour s’expliquer sur l’origine de ses financements. Et un thuriféraire du nouveau régime s’est fait inviter, sur le plateau de la TVM, pour présenter les attributions de terrains, un peu partout dans Nouakchott, au profit de ladite Fondation. Nos rectificateurs de l’An 8 nous croient peut-être tous de mémoire assez courte pour avoir oublié les misères infligées à Khattou. Oubliant, eux-mêmes, que celui qui a tué par l’épée périra par l’épée ? Et de quelle autre position que celle, naguère, de Khattou, l’épouse d’Aziz bénéficie-t-elle, pour lancer sa Fondation ? Même cause, mêmes effets ?
La différence, sans doute, tient à la différence d’environnement. Une « petite » Fondation, dans un océan de gabegie, ce n’est pas la même chose qu’une faveur matrimoniale ouvertement accordée en début de règne. Ça fait beaucoup moins tache, à côté du népotisme, du favoritisme et du tribalisme qui minent désormais les fondements de l’Etat. Parlons plutôt des espaces publics et des écoles qu’on brade, des marchés de complaisance, des agréments bancaires distribués sans aucun discernement, de la loi des Finances qu’on viole, des devises cédées à perte, des nominations imméritées, de l’incurie et de l’improvisation érigées en méthode de gouvernement… Une fondation, alors que les fondations mêmes de la Nation sont liquéfiées ? La seule question pertinente sera, probablement, de savoir combien de temps restera-t-elle à flots…
Ahmed Ould Cheikh
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