Que
 nous mijote encore notre guide éclairé ? Après avoir reçu, la semaine 
dernière, les députés de la Majorité, auxquels il a  tenu un discours 
que peu d’entre eux ont compris, il s’est rendu à l’état-major général 
des Armées, où il s’est entretenu avec les officiers supérieurs. Les 
deux piliers de son pouvoir, en somme. Qu’il a voulu rassurer ? Ou 
embarquer dans une nouvelle aventure ? Et le voilà à refaire encore 
parler de lui, en recevant les élus les deux Hodhs, Charghi et El 
Gharbi, qu’il s’apprête à visiter au cours des prochaines jours. A 
l’heure où l’on parle, de plus en plus, de dialogue entre le pouvoir et 
l’opposition, cette cascade d’événements ne peut être dénuée de 
signification. Ould Abdel Aziz veut-il assurer ses arrières et se 
présenter au futur dialogue en position de force ? Ou prendre tout son 
monde à contre-pied, endormir l’opposition, occupée à se mettre d’accord
 sur les préalables du dialogue, et lâcher une bombe ? Quel autre sens 
à  cette tournée, au pied levé, de toutes les moughataas du pays, en 
commençant par l’Est? Une phrase, lors de l’audience accordée aux 
députés de la Majorité, prend ici tout son sens : « Le changement de la 
Constitution ne se fera que par referendum ». Aziz, qui a besoin du 
soutien de « sa » majorité, de « son » armée et de « ses » pauvres, 
ira-t-il jusqu’à prendre le risque de tenter une modification du texte 
fondamental de notre démocratie ? A plus de quatre ans de la fin de son 
deuxième –et dernier ? – mandat, ce serait un gros challenge, non dénué 
de dangers. Mais peut-être n’ira-t-il pas jusque-là, se contentant de la
 carte ainsi nouvellement en main, pour amener l’opposition à mettre un 
peu d’eau dans son zrig et à ne plus considérer qu’il n’aurait proposé 
le dialogue que contraint et forcé. Manœuvres, manœuvres…
En tout état de cause, ces agissements sont tout sauf fortuits. L’opposition est une fois encore avertie et n’a plus droit à l’erreur. Elle a donc tout intérêt à garder les accords de Dakar en ligne de mire, peser le pour et le contre et éviter de sombrer dans la facilité, comme lors de la « balle amie » de 2012, persuadés qu’étaient ses leaders de ce que le pouvoir leur tendait les bras. Ce n’est pas parce qu’Ould Abdel Aziz est allé à l’état-major, comme de Gaulle à Baden Baden, en Mai 68, alors que les événements n’étaient plus sous contrôle à Paris, qu’il faut déjà vendre la peau de l’ours. En Mauritanie, la situation, quoique délicate, est encore maitrisée, Ould Abdel Aziz n’est pas de Gaulle pas plus qu’Ould Ghazouani n’est le général Massu. La question reste, de fait, celle de l’importance réelle du dialogue, dans l’esprit de chaque partie. Ecran de fumée ou authentique préoccupation ? On en est toujours là.
En tout état de cause, ces agissements sont tout sauf fortuits. L’opposition est une fois encore avertie et n’a plus droit à l’erreur. Elle a donc tout intérêt à garder les accords de Dakar en ligne de mire, peser le pour et le contre et éviter de sombrer dans la facilité, comme lors de la « balle amie » de 2012, persuadés qu’étaient ses leaders de ce que le pouvoir leur tendait les bras. Ce n’est pas parce qu’Ould Abdel Aziz est allé à l’état-major, comme de Gaulle à Baden Baden, en Mai 68, alors que les événements n’étaient plus sous contrôle à Paris, qu’il faut déjà vendre la peau de l’ours. En Mauritanie, la situation, quoique délicate, est encore maitrisée, Ould Abdel Aziz n’est pas de Gaulle pas plus qu’Ould Ghazouani n’est le général Massu. La question reste, de fait, celle de l’importance réelle du dialogue, dans l’esprit de chaque partie. Ecran de fumée ou authentique préoccupation ? On en est toujours là.
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