vendredi 8 novembre 2024
Editorial: Ligne de conduite
Depuis quelques jours, une affaire secoue la Toile. Tout a commencé lorsque, dans l’émission « Salon de la presse » sur la chaine TTV, Hanevy ould Dahah évoqua le marché de réhabilitation du principal quai du port de Nouadhibou, attribué à un groupement composé de deux sociétés ; l’une mauritanienne et l’autre turque. Selon Hanevy, les travaux auraient été mal exécutés, menaçant dangereusement cette installation vitale par laquelle transitent tant de marchandises, import ou export. Et notre confrère de s’en inquiéter doublement puisque ledit groupement aurait déjà perçu près de 80% du montant alloué à sa tâche. Levée de boucliers des sociétés attributaires qui menacent de traîner le journaliste en justice… Mais voilà que le port de Nouadhibou annule le marché – histoire de donner raison à TTV ? – et menace de mobiliser la caution de garantie d’un milliard huit cents millions MRO, délivrée par la GBM au profit du duo turco-mauritanien. La banque refuse à juste titre de s’exécuter, considérant que les délais du marché sont dépassés. Après l’expiration d’un contrat, argumente-t-elle, les cautions n’ont plus de raison d’être et deviennent donc sans objet.
Exposée, rappelons-le ici, à l’ire d’Ould Abdel Aziz qui voulait la couler, la GBM était devenue le punching-ball préféré de tous ceux qui voulaient se rapprocher du régime de celui-ci et l’exil de Bouamatou les avait confortés dans l’idée qu’ils avaient les mains libres. Mais la banque, très à cheval sur la réglementation, réussit à survivre et a prouvé, du coup, sa solidité financière. Ni les interventions en haut lieu, ni les tentatives de certains débiteurs essayant de fuir leurs dettes en utilisant des prête-noms, oubliant que la responsabilité juridique ne se délègue pas, n’ont pas empêché la GBM de rester à la hauteur de ses charges, que ce soit en matière de crédit, d’engagement ou de recouvrement de créances. Et ce n’est pas une caution, quel qu’en soit le montant, qui la fera dévier de cette ligne de conduite.
Ahmed ould Cheikh
vendredi 1 novembre 2024
Editorial: Et donc tout ça pourquoi, au final ?
« Ambiguïté délibérée » : voilà comment Ehoud Barak, alors ministre de la Défense de l’entité sioniste, désignait, en 2010, la stratégie nucléaire de son gouvernement ; « une bonne politique, en entente totale avec les États-Unis », tenait-il, sibyllin, à préciser. Moins ambigüe et d’autant moins proclamée mais… tout aussi délibérée, l’organisation d’assassinats ciblés dans tout le Moyen-Orient – notamment en Iran : Mohsen Fakhrizadeh, le professeur en charge du programme nucléaire local, en 2020 ; Hassan Sayyad Khodaei, colonel des Gardiens de la Révolution, en 2022, ou Ismaïl Haniyeh, chef politique du Hamas, en 2024… – n’a depuis cessé de rappeler au Monde l’impunité dont jouit cette entente américano-sioniste. Pour combien de temps encore ?
Car les morts s’accumulent : en une seule année, plus de quarante mille palestiniens à Gaza, une réponse « légitime », nous affirme-t-on, aux mille deux cents victimes des « terroristes » du Hamas ; près de trois mille au Liban, journalistes, humanitaires, militaires de l’ONU et autres civils évidemment beaucoup plus « quelconques » que le moindre sioniste en terres palestiniennes occupées. Encore une bonne politique, donc, toujours en entente totale avec les USA ? On comprend en tout cas combien lourdement les visages s’assombrissent au Moyen-Orient arabe et perse. Et le moins qu’on puisse dire est que cette réponse aux exactions répétées du couple infernal est, elle, on ne peut plus objectivement légitime…
La Résistance palestinienne et ses alliés chiites pleurent leurs morts. Mais combien ont-ils gagné de nouveaux partisans, parmi les millions de familles durement touchées par les bombardements plus aveugles que ne le prétendent les communiqués de presse occidentale ? Parmi le milliard de musulmans outrés par le spectacle quotidien de ces dévastations délibérément génocidaires ? Et parmi les milliards de tant d’autres simples gens, partout sur notre planète bleue, jour après jour plus exaspérés par cet « ordre » mondial si délibérément ambigu ? Jusqu’aux États-Unis eux-mêmes où « un quart des juifs américains considère désormais l’entité sioniste comme un État d’apartheid (1) »… Et donc tout ça pourquoi, au final ?
Ahmed ould Cheikh
NOTE
(1) : https://orientxxi.info/magazine/peter-beinart-un-quart-des-juifs-america..
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