jeudi 19 juin 2025
Editorial: Code de l'inhospitalité?
Y-a-t-il une véritable politique d’encouragement pour les promoteurs étrangers ? Le code des investissements, dont l’objectif est d’établir un cadre juridique et fiscal attractif pour ceux-là et dont on ne cesse de nous rebattre les oreilles, il sert à quoi, finalement ? A-t-on vu, depuis sa promulgation, accourir de gros investisseurs dans notre pays, comme on en voit au Maroc et au Sénégal voisins ? Que nenni ! Au contraire, malgré la fondation d’une agence destinée à leur faciliter la tâche, les candidats sont découragés. Ils ne trouvent ni accueil chaleureux ni oreille attentive. Il y a quelques mois, un investisseur étranger – qui préfère garder l’anonymat – arrivait à Nouakchott. Il envisageait la construction d’un complexe touristique en bord de mer. Accompagné de son correspondant local, il se présenta au guichet (vraiment) unique de l’APIM pour y exposer le motif de sa visite. On lui expliqua qu’il ne pouvait être aidé qu’en aval, pas en amont ; c’est-à-dire… lorsque son projet aurait vu le jour ! Un terrain pour son projet ? En cette quête expédiée, par la direction du Tourisme, au ministère du Patrimoine de l’État, il n’y fut pas plus le bienvenu. Et ainsi démoralisé, le voilà embarqué pour Dakar…où il est reçu, le même jour, à bras ouverts par deux ministres ! L’un d’eux lui rend même visite à l’hôtel et lui promet que rien ne serait épargné pour que tous ses projets voient le jour… « L’hospitalité mauritanienne, qu’en reste-t-il ? », s’interrogeait un certain Mohamed Hademine, il y a une dizaine de jours, sur CRIDEM. Flûte ! Quelqu’un l’aurait-elle vendue à nos voisins ?
Ahmed ould Cheikh
jeudi 12 juin 2025
Editorial: Plus qu'une élection....
L’éclatante victoire du docteur Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) avec plus de 76% des voix (une Première dans l’histoire de cette importante institution financière) est significative à plus d’un titre. C’est avant tout un succès diplomatique pour le pays dont le président, qui vient d’achever son mandat à la tête de l’Union Africaine, a su mobiliser un vaste réseau de relations au profit du candidat. Agissant avec tact, le président Ghazouani est resté en contact permanent avec ses pairs africains dont le vote a fait pencher la balance en faveur de Sidi. Au point qu’il n’a fallu que trois tours pour que notre candidat écrase la concurrence. C’est aussi le succès d’un homme, docteur en économie, qui a franchi les échelons de l’Administration jusqu’au prestigieux poste de de ministre de l’Économie et des finances qu’il a occupé sept ans durant, avant d’aller fourbir ses armes à la tête de la Banque Africaine pour le Développement Économique en Afrique (BADEA) pendant dix ans. Une période au cours de laquelle il fit, de cette banque à l’activité marginale, un monstre financier dont les investissements ont atteint un record de 2,2 milliards de dollars en 2023 contre une moyenne de seulement 250 millions de dollars auparavant. Le capital de la banque a, lui été multiplié par cinq, passant de 4,2 milliards à 20 milliards de dollars. C’est fort de ce bilan élogieux, dont les premiers bénéficiaires furent les pays africains, que Sidi a décidé de briguer les suffrages des actionnaires de la BAD. C’était donc, dans les faits, quasiment prêcher des convaincus. Ce fut enfin plus qu’une élection, un sacre dont on peut s’enorgueillir pour quelque temps encore.
Ahmed ould Cheikh
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