lundi 30 mai 2016

Editorial: Basta de l’autocratie et du tieb-tieb !

Le discours ‘’historique’’ de Néma n’arrête pas de susciter des vagues.  Intervenant dans un contexte difficile, marqué, notamment, par la sortie, très médiatisée, du rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits humains, pour qui nous sommes assis sur une poudrière, et celle de l’institut américain Startfor (une CIA de l’ombre) qui n’exclut pas la possibilité d’un énième coup d’Etat dans le pays, cette sortie présidentielle était censée réconforter et apaiser. Elle s’est surtout appliquée à mettre de l’huile sur le feu. En flétrissant  l’opposition, ramassis de « menteurs et de gabegistes » ;  le Sénat, frein, inutile et coûteux, à la législation ; et en épinglant une certaine communauté qui « fait trop d’enfants », selon lui.  Autisme politique, sécheresse des idées, bricolage… Et la campagne d’ « explications », menée, tambour battant, par l’UPR  dont les responsables ont subitement découvert – autrement dit : beaucoup trop hâtivement – les vertus de la communication, n’aura, hélas, qu’un peu plus embrouillé les choses et amplifié la levée, sans précédent, de boucliers.  L’opposition fustige une attitude haineuse. Biram, frais émoulu de prison, qui n’a rien perdu de sa verve, s’en prend au Président avec des propos peu amènes. Même les sénateurs, que les exégètes du discours présidentiel, n’ont pas ratés, s’offusquent, violemment, d’être ainsi vilipendés à moindre frais. Ils refusent de recevoir pas de moins de deux ministres et de répondre à une convocation de leur parti, l’UPR. Voués à disparaitre et n’ayant donc rien  à perdre, les papys font de la résistance. L’un d’eux s’est même permis une sortie qui ne manque pas de courage. Pour lui, Ould Abdel Aziz doit être traduit devant la haute Cour de Justice, ni plus ni moins. Celle que préside toujours Sidi Mohamed ould Maham et qui allait juger l’ancien président Sidioca ? Utile rappel. « Qui creuse un puits pour son prochain », dit le dicton, « risque fort de s’y retrouver ». Version arabe de l’arroseur arrosé français. Que reproche notre vaillant sénateur à notre guide éclairé ? De s’être attaqué à une institution constitutionnelle et d’être intervenu dans le pouvoir législatif ? Comme si, dans notre démocratie militaire, la séparation des pouvoirs n’ait jamais été, un seul instant, réelle ou tant soit peu respecté, le texte fondamental de notre république. Que fit, de cette Constitution, en 2008, celui-là même qui s’attaque présentement au Sénat ? Ne la foula-t-il pas, tout simplement, du pied, en renversant un président élu ? Serait-il plus grave de médire le Sénat que de fomenter un coup d’Etat ? Bref, tout le monde s’affole. Alors que les limites  de l’à-peu-près et de l’opportunisme, tant dans la conduite de l’Etat qu’en celle des affaires privées, craquent de partout, c’est pourtant de sang-froid et de compétences, réelles, cette fois, que la Mauritanie a plus que jamais, besoin. Et non pas d’un seul homme mais bel et bien d’équipes cohérentes, appliquées à des buts clairs et accessibles. Méthodiquement. Notre société et ses conditions de vie sont devenues complexes. Le deviendront encore plus. Cela implique des choix politiques. A l’opposé de l’autocratie  et du tieb-tieb.
Ahmed Ould Cheikh

dimanche 22 mai 2016

Editorial: De l'historique à l'hystérique


Depuis que notre guide éclairé s’est déplacé jusqu’à Néma, pour nous gratifier d’un discours historique – « hystérique », disent les mauvaises langues d’une certaine opposition, celle qui ne voit pas le « grandiose » des réalisations de notre génie des sables, notre lumière du jour, l’artisan de notre démocratie – l’Union Pour la République (UPR, parti/Etat version PRDS, l’argent en moins) se découvre une nouvelle jeunesse. Cantonné, jusqu’alors, dans un rôle de faire-valoir, il flaire l’occasion, inespérée, de se rendre, pour une fois, utile. Le voilà à se lancer dans une campagne nationale d’explication du discours présidentiel. Ses responsables écument radios et télévisions locales, se lançant dans des commentaires parfois beaucoup plus alambiqués que le discours initial, qui ne brillait déjà pas particulièrement par la clarté, ni par le choix de ses thématiques, encore moins par les idées véhiculées. A ce petit jeu, le secrétaire général de l’UPR semble, pour l’instant, le plus fort. Emporté par son élan, il s’est permis un dicton mortel qui ne cesse, depuis, de faire le buzz sur les réseaux sociaux. Paralèllement à cette campagne de presse, ledit parti-Etat organise meeting sur meeting, dans chaque moughataa de Nouakchott, y dépêchant ministres et hauts responsables de ses structures et de l’Etat. Avec des fortunes diverses. Un ministre a failli se faire lyncher, un autre s’est fait caillasser. D’autres s’en sont sortis sans vraiment convaincre, tant l’explication paraissait hasardeuse.  On y a évoqué, pêle-mêle, la nécessité du dialogue, en prenant soin, comme l’a fait le président à Néma, de traiter l’opposition de tous les noms. Etrange raisonnement. Il est en effet inconcevable d’insulter des partis nés avant vous, ayant fait leurs preuves sur le terrain et dont la raison d’être n’est pas le fait du prince, pour les inviter, en suivant, à s’asseoir autour d’une table. Pour un échange de coups de poing, peut-être ?  On y a aussi analysé la décision présidentielle de supprimer le Sénat, un organe il est vrai inutile et coûteux. Mais les conseils régionaux qui le remplaceront ne seront-ils pas sénats en chaque région, tout aussi coûteux et inutiles que les mairies dépourvues de pouvoir réel, faute de moyens ? Le référendum pour changer la Constitution ? Expression d’une démocratie saine, certes,  mais à condition qu’il apporte quelque chose de nouveau, pour la démocratie, et ne soit pas une perfide manœuvre pour tenter de s’éterniser au pouvoir. Et chacun y est allé de son couplet. Comme au bon vieux temps de la dictature, le chef est glorifié, son bilan magnifié et ses opposants cloués au pilori. L’Inquisition à la mauritanienne. C’est à peine si ceux qui sont dans l’autre camp ne sont pas frappés d’hérésie. La situation économique ? Elle n’a jamais été aussi bonne, selon nos brillants orateurs. Ils ont peut-être oublié que le taux de chômage, les prix des hydrocarbures et des produits de base, comparés au revenu moyen des citoyens, sont parmi les plus élevés au Monde, que notre endettement, interne et externe, risque de nous plonger vers l’abîme, que la chute des cours des matières premières est en train de jouer un mauvais tour à nos recettes en devises et que la dégringolade de l’ouguiya, face aux monnaies étrangères est devenue endémique. Faut-il leur rappeler qu’à la prise du pouvoir par leur champion, en 2008, un dollar valait 230 ouguiyas et qu’aujourd’hui, il est à plus de 350 ? En 1965, lors de l’accession à la magistrature suprême de Mobutu Sesé Séko au Zaïre, un dollar valait  deux zaîres et à son départ, en 1997, il fallait une brouette remplie de billets pour acheter un seul pain. Devant l’incapacité de maitriser l’inflation, le Zimbabwé s’apprête, lui, à émettre un billet de cinq millions de ses dollars locaux. Notre chère ouguiyette sera-t-elle, à son tour, gagnée par l’hystérie ?
                                                                                                                 Ahmed Ould Cheikh

dimanche 15 mai 2016

Editorial: Qui s'y frotte...


Ould Abdel Aziz est allé à Néma. Enfin ! Depuis près de deux mois, on ne parlait que de ça. La mobilisation battait son plein. Réunions sur réunions, conclaves, apartés, chacun fourbissait ses armes. Notables, chefs de tribus, cadres, personne ne voulait rater le jour J. Tous les regards étaient braqués vers l’Est, une région que se disputent l’ancien et l’actuel Premiers ministres. Ould Mohamed Laghdaf et Ould Hademine se battent désormais à fleurets plus ou moins mouchetés et sur la place publique, chacun revendiquant le plus d’alliés et n’hésitant pas à courtiser les partenaires de son adversaire. Si bien qu’en quelques jours, Néma est devenu un immense champ de bataille où pleuvent coups bas, crocs-en-jambes et pire, si pas affinités…Ould Abdel Aziz ne pouvait rêver meilleur scénario : une région qui lui est, en totalité apparemment,  dévolue, des appartchiks qui se battent pour lui, comme des chiffonniers, des tribus en ordre de bataille, comme si l’Etat n’existait plus, et une foule vantant ses « mérites ». Largement de quoi enflammer l’ego de notre guide éclairé. Sur le terrain même où l’opposition avait réussi, il y a quelques semaines, une mobilisation sans précédent, le voilà à décocher flèche sur flèche. « Les opposants ne sont », dit-il, « qu’un conglomérat de menteurs  et d’irresponsables qui ont  déjà fait  tant de mal à ce pays.Il n’est pas question de les laisser accéder au pouvoir […] Le dialogue aura bien lieu, dans trois ou quatre semaines, et ceux qui veulent y prendre part n’ont qu’à s’inscrire […] Le Sénat sera supprimé et des conseils régionaux seront désormais élus, pour assurer le développement des régions ». Le pouvoir ? Il n'en veut pas, assure-t-il. Sinon, « j’aurais pu être président dès 2005 ou 2007 ». L’économie ? Elle se porte à merveille, les caisses de l’Etat sont pleines et les indicateurs au vert. La lutte contre le terrorisme ? Le pays est sécurisé, la guerre, au Mali ne nous concerne pas et nous n’avons, bien sûr, jamais signé le moindre accord avec Al Qaïda. L’esclavage ? Inexistant, juste un fonds de commerce pour certains. Et de sortir, dans la foulée, « la » recette-miracle pour lutter contre la pauvreté : limiter les naissances. « Quand on a quinze enfants, c’est normal qu’on ait plus de problèmes qu’une  famille qui en a deux », allusion, à peine voilée, à une communauté qui s’est bien sentie visée et l’a fait savoir bruyamment.
Que retenir, en fin de compte, de ce discours « historique » de Néma ? Qu’il y aurait un dialogue sous peu ? Rien n’est moins sûr. Spécialiste des effets d’annonce, Ould Abdel Aziz nous a accoutumés à le voir oublieraussi rapidement ses promesses qu’à les faire. Que la Constitution sera modifiée par référendum? Il ne demande pas plus.Encore lui faudra-t-il trouver la bonne formule. Car sénat ou conseils régionaux, peu lui chaut, ce qui compte, pour lui, c’est comment faire sauter le verrou des mandats présidentiels. Et il n’hésitera pas, une seconde, à s’y employer, pour peuqu’on lui laisse les mains libres. Une puissante mobilisation intérieure, conjuguée à de fortes pressions extérieures, ne seront pas de trop pour le faire fléchir. Nkurunziza et Sassou N’guesso sont là pour nous rappeler que le pouvoir grise. Mais la Mauritanie n’est ni le Burundi ni le Congo. Notre peuple a suffisamment souffert, depuis huit ans, pour n’avoir plus rien à perdre. Et à trop se frotter à sa couronne d’épines, Ould Abdel Aziz risque fort de s’y piquer. Lourdement.
                                                                                    Ahmed Ould Cheikh

vendredi 13 mai 2016

Editorial: Fièvre de l'or

Depuis quelques semaines, tout le pays est pris d’une fièvre subite. La cause : quelques pépites d’or découvertes dans la vaste région désertique environnant Tasiast. Depuis, c’est la folie. Les machines détectrices de métaux, dont personne ne voulait, s’arrachent à prix… d’or. Les voitures se louent à des prix tout aussi impossibles et leur cote, sur le marché de l’automobile, atteint des records. Tentes, fûts, jerrycans, pelles ; bref, le moindre matériel logistique ; se monnayent au prix fort. Des centaines de 4x4, bourrés de bagages, font cap vers le Nord. Un peu comme les diligences à la conquête du Far-West américain, lors de la célèbre ruée vers l’or, au 19ème siècle ; «Peaux rouges », saloons et shérifs en moins. Abandonnant familles, boutiques, champs, emplois, des milliers de gens investissent tout ce qu’ils ont (et, très souvent, ce qu’ils n’ont pas, en contractant des dettes), achètent détecteurs, louent voitures, les équipent et se lancent à l'aventure. La frénésie a atteint un tel degré que l’Etat, dont les fins de mois sont de plus en plus difficiles, a décidé de profiter, à son tour, de la manne. Pour obtenir l’autorisation du ministère des Mines à explorer la zone, il faut désormais débourser pas moins de 100.000 UM, auxquelles il en faudra ajouter 300 000, pour dédouaner le fameux détecteur. Plus de six milliards d’ouguiyas ont ainsi pris le chemin du Trésor public. Un pactole qui tombe à pic. Il n’y a pas de petit profit, dit-on. Mais comment vont réagir les sociétés exploitantes qui n’ont pas payé, à prix… de plume, leur droit de piller les richesses de notre sous-sol ? A cet égard, un peu d’ordre ne serait pas  vain. Par exemple, en instaurant, dans notre cadre légal minier, un régime de « mine artisanale» et en délimitant précisément des zones à tel exercice. Avec l'objectif d'intégrer, ainsi que s’y emploient d’autres pays africains, l'exploitation artisanale minière dans la panoplie des politiques publiques de développement et de lutte contre la pauvreté, avec outils d'appui conséquents : matériel technique, formations, financements, etc.
Dans la zone, c’est le branle-bas, a contrario, du plus anarchique combat possible. Sous une chaleur d’enfer, le jour, et un vent chaud soufflant sans répit, la nuit, les apprentis orpailleurs fouillent, tête enfouie sous le turban, le moindre espace, guettant le moindre bruit annonciateur du précieux métal. Dans un spectacle surréaliste, les voilà à bêcher, creuser, déterrer, ne laissant « nulle place où la main ne passe et repasse », comme dans la célèbre fable de La Fontaine. Le terrain, jadis inviolé, n’est plus que ravins, trous et monticules. Pour quel résultat ?  Quelques pépites, ramassées, ça et là, par quelques «veinards »et qui ne leur permettront même pas de « rentrer dans leurs fonds ». Les autres, la grande majorité, retourneront at home, au bout de deux à trois semaines, abattus et ruinés. Convaincus d’avoir été bel et bien floués, aussi bien par ceux qui leur ont vendu du rêve que par l’Etat qui s’est fait de l’argent, sur leur dos, à moindre frais, ils n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Le retour sur terre (sans or, celle-là) ne sera pas de tout repos. Tant pour eux que pour le pouvoir qui a surfé sur la vague. Que deviendront-ils, ces déçus de l’or ? Se laisseront-ils gagner par le découragement ? Ou requinqués par quelque nouveau mirage? Des diamants, du cobalt ou du manganèse, ici ou là, sinon, plus loin, ailleurs, quelque part ? Un troisième mandat présidentiel en guise de Providence ? Ah, les lendemains qui chantent… mais tout ce qui brille n’est pas d’or. Ce n’est pas de détecteur de métaux dont tous ces gens devraient s’équiper mais, bien plutôt et avec plus de fièvre encore, de détecteurs de mensonges…   
                                                                                           Ahmed Ould cheikh .

dimanche 1 mai 2016

Editorial: Au coin, le redoublant!


Ould Abdel Aziz s’apprête, nous dit-on, à repartir à l’Est. Un méga-meeting sera organisé à l’occasion. Les notables  (et ceux qui le sont moins) de ces régions tiennent réunion sur réunion. Avec, bien évidemment, la bénédiction du pouvoir en place, pour que la mobilisation soit des plus importantes. Le ministre secrétaire général de la Présidence, qui n’a toujours pas fait son deuil de la Primature, malgré cinq années passées à sa tête et un bilan plus que mitigé, en a organisé deux, vendredi et samedi soir. Tout ce que les deux Hodhs et l’Assaba comptent de notabilités, fonctionnaires et cadres ont fait le déplacement. Moulaye en a profité pour dresser un véritable panégyrique du pouvoir, demandant à tous les présents de se mobiliser pour que la fête soit complète.  Pour que ces régions – véritable « chair à urnes » des pouvoirs successifs – confirment leur ancrage dans la Majorité et démontrent que les derniers meetings à succès de l’opposition n’étaient que des incidents de parcours. C’est en ce sens qu’ont abondé tous les intervenants. Et ceux qui pouvaient émettre un avis divergent n’étaient, évidemment pas, de la partie. Comme au bon vieux temps du PRDS où l'on préparait le moindre déplacement de Maaouya en région comme un plébiscite triomphal, tous ont lancé un appel à la mobilisation des leurs, non seulement parce que le président vient en visite mais, surtout, pour que le voisin, le cousin ou le rival potentiel ne se montre pas plus en vue. Car, au-delà de l’unanimité de façade, c’est à une véritable lutte de clans que donne lieu chaque « visitation » présidentielle, particulièrement à l’Est, où les divisons inter- et intra-tribales sont monnaie courante.  A telle enseigne qu’on n’y parle plus, maintenant, que de la guerre larvée que se livrent Moulaye ould Mohamed Laghdaf  et son successeur à la Primature, Yahya ould Hademine.  C’est à celui qui mobilise le plus de soutiens, donne  de coups, via pesmerghas et flagorneurs interposés, nomme ou dégomme un soutien ou un opposant, au gré des oscillations de la balance. Et, faisant sienne la célèbre maxime machiavélique – « Diviser pour régner » – Ould Abdel Aziz observe ses soutiens se déchirer. Tant qu’ils sont encore dans son giron, il peut tranquillement aller à l’Est. Pauvre pays où le moindre déplacement du Président donne lieu à tout un cirque ! Où ceux qui sont censés donner le bon exemple se plient en quatre, pour plaire au prince du moment. Où, malgré une Constitution verrouillée, on ose parler de troisième mandat. Où les faits divers ne tournent qu’entre les milliards du père, du fils et du beau-fils. Où quelques kilomètres de routes, bien moins encore de dispensaires et d’écoles, hélas, sont comptabilisés en «réalisations grandioses ». Où, malgré une guerre ouverte contre la gabegie, une minorité a fait main basse sur la terre, la mer et l’air. Où tout est dévalorisé, l’Homme, la fonction, le diplôme. Où un chef d’Etat, parce que l’opposition a réussi à organiser un grand meeting quelque part, décide de s’y déplacer lui-même, pour « montrer ses muscles ». Dire que nous subissons ce régime depuis huit ans ! Et l’on va se le taper encore trois ans de plus. Comment peut-on oser nous parler, dans ces conditions, de troisième mandat ? C’est à l’amende, oui, et au coin – à l’Est ou à tout autre coin cardinal, peu importe –  qu’il faudrait expédier le redoublant ! Et qu’il y reste, Seigneur Dieu.

                                                                                   Ahmed Ould cheikh